Les SCPI ont collecté 600 millions d’euros au premier semestre. Elles reviennent ainsi dans l’épure des années 2003-2008 où les souscriptions nouvelles oscillaient entre 430 et 580 M€ dans les 6 premiers mois de l’année. Mais la collecte 2010 nous paraît encore plus significative, à plusieurs égards.
D’abord, contrairement à l’année 2009 où l’investissement Scellier avait porté le marché (53% des nouvelles parts furent souscrites pour des SCPI Scellier), les SCPI fiscales ne représentent que 18% de la collecte du premier semestre 2010. Cette fois, ce sont les SCPI classiques, et plus encore les SCPI orientées vers les petits commerces, qui ont mobilisé les épargnants. L’appétit pour les actifs commerciaux est un sujet sur lequel nous reviendrons… La SCPI collecte donc cette année « sur ses propres forces » et n’est pas gonflée artificiellement par un avantage fiscal ponctuel.
Deuxièmement, depuis 2000, un acteur majeur – le groupe UFG-LFP – représentait au minimum un quart de la collecte du secteur, et parfois jusqu’à la moitié. Au premier semestre 2010, ce groupe n’a que peu collecté de nouvelles parts (3% de la collecte nette totale des SCPI). Ce qui laisse augurer d’une collecte bien supérieure lorsque cet acteur sera revenu sur le marché.
Enfin, et peut-être surtout, ce rebond de la collecte nette en pierre-papier intervient en période d’incertitude maximale, après une crise dont l’équivalent remonte à 1929. Pour l’épargnant coincé entre l’enclume d’un livret A rémunéré à seulement 1,25 % au premier semestre et le marteau fiscal qui pourrait s’abattre sur l’assurance-vie, les SCPI ont représenté – à l’échelle de montants encore modestes – une alternative. Leur statut de « valeur défensive » s’est renforcé dans la crise.
Daniel While