Sans parler de l’immobilier comme d’un « bunker antimondialisation », pour reprendre l’expression d’Emmanuel Todd lors du dernier colloque de l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière, on peut se demander si, dans les années à venir, le meilleur allié de la pierre ne sera pas… la peur ! La peur de l’incertitude économique, de la volatilité boursière qu’elle engendre et, plus encore, de l’inflation
L’immobilier est un refuge contre l’inflation, dit la doxa, ne serait-ce que parce que les loyers sont indexés sur les prix. C’est vrai, à condition toutefois que la vacance ne détériore pas les recettes locatives. Et c’est bien là tout l’intérêt de la pierre papier ! Elle permet à l’épargnant d’investir dans un patrimoine diversifié : une multitude d’immeubles répartis sur différents secteurs géographiques et occupés par un grand nombre de locataires aux activités économiques multiples.
Quant à savoir s’il y aura ou non une poussée inflationniste dans les années à venir, les économistes se disputent âprement sur le sujet. Plutôt que d’obliger les épargnants à prendre parti, le meilleur service à leur rendre est de leur proposer de se protéger de ce risque. La crainte d’une hausse des prix est désormais suffisamment répandue, auprès des petits épargnants comme chez les grands investisseurs, pour que l’on soit en droit d’exiger des gérants une performance nette d’inflation.
C’est ici que l’immobilier a un rôle à jouer. Quel meilleur « actif réel » que la pierre pour procurer une performance nette d’inflation ? Certains fonds de pension, comme le Government Pension Fund Global Norvégien mais aussi, dans une moindre mesure, le Fonds de Réserve des Retraites français, ont annoncé qu’ils allaient augmenter leur exposition à l’immobilier. Il n’est pas déraisonnable d’envisager que les épargnants fassent de même. Dans un monde inquiet sur les valeurs futures, la pierre-papier dispose de formidables atouts pour s’imposer.