Le léger recul de la collecte des SCPI, au 3e trimestre, a aussi suscité quelques réajustements, en parts relatives, entre catégories et gestionnaires. Mais pas de révolution. Analyse.
Les SCPI ont, on le sait, légèrement moins collecté au 3e trimestre qu’au 2e. Leur collecte nette trimestrielle est en effet passée de 2,6 Md€ à 2,3 Md€. Un niveau toutefois toujours aussi exceptionnel. Et revenu dans l’épure de l’exercice 2019, année où la collecte annuelle des SCPI dépassait les 8,5 Md€…
La collecte nette des SCPI en recul de plus de 10% au 3T
Toutes les typologies de SCPI enregistrent donc des scores de collecte inférieurs à ceux des trimestres précédents. Le recul est globalement en phase avec le repli général (d’environ 10,8%). La catégorie commerces est néanmoins un peu plus affectée (-19,8%). A l’inverse, la catégorie hôtels et tourisme connaît un rebond exceptionnel. Il profite essentiellement à Atream Hôtels, déjà la plus grosse SCPI (250 M€ de capitalisation) de ce secteur particulièrement malmené par la crise sanitaire. Mais dont la reprise est désormais confirmée. La catégorie « vedette » de ces dernières années, celle des SCPI santé et éducation, évolue elle aussi en territoire -très légèrement- positif (+1,2%). Ce compartiment, qui regroupe dorénavant 8 véhicules, n’en retrouve pas pour autant sa part de marché de 2021. Rappelons que, l’an dernier, ces SCPI spécialisées avaient réussi à truster près de 25% des souscriptions nettes de l’ensemble du secteur.
Les SCPI santé et logistique toujours en vedette
Début 2022, ce poids relatif était tombé à 18%. Puis à 15% au 2e trimestre. Il était de 17% au 3e. On retrouve néanmoins toujours les deux principales SCPI dédiées à l’immobilier de santé aux premières places du classement trimestriel. Primovie (Primonial REIM) se positionne une nouvelle fois en pole position. Avec une collecte nette (173 M€) quasiment identique à celle du 2T (175 M€). Pierval Santé (Euryale AM), qui était passée à la 6e place le trimestre dernier, se retrouve en 3e position. Avec une collecte en légère hausse (145 M€ vs 134 M€). Parmi les 15 SCPI les plus collectrices figurent aussi toujours Activ’Immo, qui continue de surfer sur la vague du secteur logistique. Sa collecte accuse néanmoins un repli sensible. Passant de 163 M€ à 111 M€. Ce qui lui vaut, ce trimestre, une 6e place. Contre la deuxième au trimestre précédent.
Les SCPI bureaux et diversifiée restent dominantes en termes de collecte
Dans le « top 15 », 3 SCPI présentes au 2e trimestre disparaissent. Il s’agit de deux des SCPI d’Amundi Immobilier, Edissimmo et Rivoli Avenir Patrimoine. Qui occupaient, le trimestre dernier, respectivement les 12e et 13e place. Et de Primopierre, chez Primonial REIM, en 9e position au 2T. Elles sont remplacées par Effimmo 1 (Sofidy), Corum Origin (Corum) et Eurovalys (Advenis REIM). On notera la persistance, dans le top des classements trimestriels, des SCPI « Diversifiée ». Cette catégorie, dont la part de marché frôle désormais régulièrement les 30%, est toujours aussi prisée. Elle est tirée par des SCPI dorénavant emblématiques. Comme Immorente, chez Sofidy. Ou les véhicules gérés par Corum. Ce gestionnaire réussit, ce trimestre, à placer ses trois SCPI (Corum XL, Eurion et Origin) dans le top 10 du classement.
La Française REM en pole position ce trimestre
La catégorie Bureaux continue de baisser, en part relative. Elle se maintient toutefois au-dessus de la barre des 40% (42,3% au 3T vs 46% au 1T). Grâce au succès de quelques poids lourds, comme Epargne Pierre[1] (Atland Voisin). Epargne Foncière[2] (La Française REM). Ou Accimmo Pierre[3] (BNP Paribas REIM). La montée en puissance de Vendôme Régions, chez Norma Capital, se confirme. A noter que cette SCPI, classée en catégorie bureaux, n’est exposée à cette classe d’actifs qu’à hauteur de 48%[4]. La part relative des sociétés de gestion en termes de collecte évolue à la marge. Ce sont toujours les opérateurs dits indépendants (non adossés à des réseaux bancaires) qui dominent. Ce trimestre, La Française REM repasse en 1er position. Et relègue Corum à la 2e. Primonial REIM, historiquement plus gros collecteur du marché, passe à la 3e.
Jeu de chaises musicales entre gestionnaires adossés à des réseaux
AEW Patrimoine, entrée dans le top 10 le trimestre dernier, et Amundi Immobilier, sont reléguées à la 11e et 12e places. Norma Capital et BNP Paribas REM y font leur entrée. Ce mouvement de chaises musicales parmi les gestionnaires adossés à des réseaux bancaires ne modifie pas la tendance observée depuis 2019. Leur part de marché, en termes de collecte, reste inférieure à 15% (11,5% au 3T). Elle était encore de 25% il y a 3 ans…
Lire aussi
Fonds immobiliers non cotés : les chiffres de la collecte du 3e trimestre 2022
SCPI : quelles catégories, quels gestionnaires ont le plus collecté au 2T 2022 ?
Fonds immobiliers non cotés : nouvelle collecte record au deuxième trimestre 2022
Fonds immobiliers non cotés : fort rebond de la collecte au 1er trimestre 2022
Véhicules immobiliers non cotés : une collecte 2021 dans l’épure de 2020
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Dont la part relative des bureaux n’est toutefois plus que de 54% au 30 septembre 2022
[2] La part relative des bureaux était de 78,15% au 30 septembre 2022
[3] La part relative des bureaux était de 86,7% au 31 décembre 2021
[4] Donnée au 30 septembre 2022