Les chiffres du 1er semestre 2023 attestent d’une légère remontée des revenus et du taux de distribution des SCPI. Mais, déjà, la composante « capital » de leurs performances était en retrait…
L’ASPIM et l’IEIF ont publié le 7 septembre dernier les performances des fonds immobiliers grand public sur le 2e trimestre et 1er semestre 2023. Y compris, donc, celles des SCPI. Des données, arrêtées au 30 juin, qui n’intègrent évidemment pas les révisions à la baisse du prix des parts de certaines SCPI, amorcées durant l’été. Et qui se sont accélérées ces derniers jours.
15 SCPI ont annoncé une baisse du prix de leurs parts
Le 14 septembre, après l’annonce de La Française REM, 9 SCPI avaient procédé à la baisse de leur prix de souscription depuis le début de l’année 2023. Un nombre passé à 15 depuis lors[1], avec les communiqués de Perial AM puis de Primonial REIM. Le premier annonçait le repli du prix des parts de ses quatre principales SCPI. Celui de son emblématique PFO2 accuse la plus forte baisse : -16,33%. Suivi de son véhicule dédié aux bureaux franciliens, PF Grand Paris : -15,81%. L’historique PFO – l’une des plus anciennes SCPI du marché – recule de -8,90%. La plus récente, PF Hospitalité Europe, de -9,50%. Chez Primonial REIM, seules deux SCPI sont concernées par la révision négative des prix de parts. Les plus exposées aux marchés des bureaux et du commerce. Primopierre (bureaux) baisse son prix de -13,5%. Patrimmo Commerces, de -10,7%.
La composante capital de leur performance déjà « en léger recul » au 1er semestre
Sans prendre en compte les baisses annoncées après le 30 juin, les chiffres ASPIM-IEIF constatent déjà un léger recul du prix de part moyen pondéré. Sur le premier semestre, il s’établit à -0,04%. Et résulte du cumul des baisses pratiquées par 7% des SCPI du marché -en nombre-. Mais aussi des hausses auxquelles ont procédé 10% des SCPI sur cette période. L’ASPIM est évidemment bien consciente que cette relative « stabilité » du prix moyen pondéré n’est « pas le reflet des corrections en cours de la valeur des patrimoines immobiliers sous-jacents ». Elle rappelle qu’une « revue des valeurs d’expertises à mi-année » est à l’œuvre. Et qu’elle sera « attentive aux conclusions qui en seront tirées par ses adhérents ». Autrement dit, les sociétés de gestion d’actifs immobiliers.
SCPI : des revenus locatifs qui se maintiennent, des taux de distribution en hausse
En attendant la fin de cette opération « vérité sur les prix » pour les SCPI, les chiffres ASPIM-IEIF renseignent déjà sur l’autre composante de la performance de ces véhicules immobiliers : les revenus locatifs. Ces derniers, relèvent les deux associations, « se maintiennent, avec un taux de distribution conforme aux attentes ». Les acomptes semestriels distribués par les SCPI sont de fait en progression. De +2,56%, en moyenne pondérée, par rapport au 1er semestre 2022. Un rythme supérieur à celui du 1er trimestre 2023. Les acomptes issus des revenus ne progressaient alors que de +0,25% par rapport au 1T 2022. Le chiffre du 1S 2023 atteste donc d’une hausse significative du niveau des distributions. Le taux de distribution moyen -niveau des distribution rapporté au prix de la part au 1er janvier 2023- s’établit ainsi à 2,20% sur le 1er semestre.
Rendement courant : +2,15%
C’est mieux, là aussi, qu’au 1er semestre 2022. Où ce taux de distribution moyen se positionnait à 2,15%. La performance « globale » des SCPI est toutefois, compte tenu de l’effet valeur, nettement moins élevée que l’an dernier à même période. Au 30 juin 2022, la performance semestrielle s’établissait à 2,8%, selon l’indice EDHEC IEIF Immobilier France. Dont 2,1% au titre de la composante revenus. Et +0,7% au titre de la composante valorisation du capital. Au 30 juin 2023, cette performance semestrielle s’est réduite à +1,92%. Dont +2,15% de rendement courant. Et, donc, -0,23% de variation de parts. Compte tenu des dévalorisations déjà annoncées, le recul de cette composante capital devrait être encore bien plus significatif au 2e semestre 2023…
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Données au 15 septembre 2023