Les SCPI n’ont investi que 5,5 Md€ l’an dernier. Contre 10,7 Md€ en 2022. Un très fort repli (-50%), mais qui reste en phase avec celui des marchés de l’investissement en immobilier observé l’an dernier. Leur part relative sur le seul marché français reste stable. Les bureaux ne sont plus leur priorité. Datas.
Moins de collecte, moins d’investissements… Les SCPI, dont la collecte s’est très largement tarie, on le sait, au cours de l’année écoulée, ont donc, logiquement, moins investi en 2023 qu’au cours de l’exercice précédent. Leurs investissements sont passés, selon les données de l’IEIF[1], de 10,7 Md€ à 5,5 Md€. Soit une baisse de l’ordre de -50%. En phase avec celle de la décrue de leur collecte, du même ordre.
Les investissements réalisés par les SCPI en 2023, en recul de 50%
Les SCPI ont donc participé activement, à l’instar d’autres investisseurs, au très fort recul des marchés de l’investissement en immobilier d’entreprise en 2023. Notamment celui du marché français, qui accuse lui aussi un repli d’environ 50% (14,3 Md€ vs 29,4 Md€). Ces baisses, quasi homothétiques, expliquent pourquoi la part relative des SCPI sur les marchés de l’investissement est en revanche restée relativement stable. Cette part relative avait pour la première fois franchi la barre des 20% en 2022. Elle demeure au-delà, avec un ratio de 21% pour 2023. Les acquisitions des SCPI en France sont toutefois en baisse par rapport aux exercices précédents. L’an dernier, les SCPI n’ont en effet consacré que 54,5% de leurs investissements aux actifs français. Contre près de 70% il y a encore 6 ans…
Les SCPI poursuivent l’internationalisation de leurs investissements
La répartition de leurs investissements 2023 consacre et amplifie donc l’une des tendances déjà observées avant la crise immobilière : l’internationalisation des portefeuilles. La zone euro, qui n’attirait que moins de 20% des capitaux engagés en 2016, en a drainé plus de 45% l’an dernier. C’est toujours l’Allemagne qui se positionne comme la destination la plus prisée (24% des investissements hors de France en 2023). Suivie, et c’est nouveau, par l’Espagne (18%). Plus traditionnellement viennent ensuite les Pays-Bas (16%) et le Royaume-Uni (15%), selon les données IEIF. Sur le territoire français, la répartition entre les métropoles régionales et la région parisienne reste stable. Mais les régions (57% des investissements nationaux des SCPI) continuent de grignoter des parts de marché aux dépens de l’Ile-de-France (26%). En 2022, ces deux zones s’affichaient en effet respectivement à 54% et 34%…
Les bureaux de plus en plus délaissés par les fonds immobiliers
Le changement le plus notable est d’ordre sectoriel. Comme on pouvait le pressentir, les bureaux ont de moins en moins la cote auprès des SCPI. Même s’ils demeurent, comme pour l’ensemble du marché, leur actif préféré. La part investie en actifs de bureaux s’est en effet de nouveau contractée en 2023. Elle est passée à 40%. Contre encore 52% en 2022. Et, rappelons-le, plus de 65% avant 2020… Le secteur commerce reste stable, avec environ 17% des actes d’achats. La logistique rebondit très clairement, avec plus de 15% des acquisitions en valeur. Tout comme le secteur touristique, dont le rebond s’est amorcé il y a maintenant plus d’un an (plus de 9%, contre 3% en 2021.
Pas plus de désinvestissements en 2023 pour les SCPI
Enfin, contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, les SCPI n’ont pas plus cédé d’actifs en 2023 qu’au cours des exercices précédents. Selon l’IEIF, leurs cessions représentaient 1 Md€ l’an dernier. Contre 1,8 Md€ en 2022. Pas de surprise en revanche sur le secteur privilégié de leurs cessions : là encore, les bureaux arrivent en tête, avec 58% des montants cédés…
Lire aussi
- Investissements en immobilier d’entreprise : pas de reprise au 1er trimestre 2024
- SCPI, OPCI, UC immobilières : forte décollecte au 4T 2023
- Fonds immobiliers : où et dans quoi ont-ils investi en 2022 ?
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] « Analyse de l’année 2023 des SCPI : Annus Horribilis » – IEIF – Mars 2024.