Marc Bertrand, nouveau président du directoire de Praemia REIM France, est face à Guy Marty. Il s’explique sur les raisons de son arrivée chez Praemia. Il fait le point sur l’état de la SCPI Primopierre. Il annonce des lancements de produits. Et donne son sentiment sur le nouveau cycle immobilier qui s’annonce. Interview.
Marc, tu as été président de La Française REM, directeur général d’Amundi Immobilier. Et, aujourd’hui, tu viens de rejoindre une « super story » qui est très secouée. Alors, est-ce que tu peux m’expliquer le pourquoi de ton arrivée chez Praemia REIM France ?
Marc Bertrand – Alors, je te rassure, cela n’est pas par pur masochisme. J’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter de rejoindre le groupe. Et, en synthèse, il y a quand même un certain nombre de points qui m’ont attiré. Premièrement, une culture entrepreneuriale. Si le groupe est secoué, c’est aussi parce qu’il s’est beaucoup développé. Et qu’il a été plus loin, plus haut, que d’autres concurrents dans sa phase de croissance. Deuxièmement, une forte expertise métier. Et, enfin, une OPA réussie sur le secteur de la santé. Praemia REIM est aujourd’hui le plus gros acteur dans ce domaine. Non seulement en France, mais aussi en Europe. C’est donc une vraie expertise phare du groupe qui s’est constituée en l’espace de seulement 10 ans…
Il y a effectivement cette ligne stratégique parfaitement gagnante. Mais il y a aussi cette autre ligne stratégique, celle du bureau…
Marc Bertrand – Le bureau est effectivement l’actif le plus important en termes d’investissements. Chez nous, pendant longtemps. Mais aussi chez d’autres gestionnaires. Et oui, il s’agit bien de la classe d’actifs immobiliers qui est aujourd’hui la plus « malade ». Car elle combine l’impact général de la hausse des taux à des difficultés très spécifiques : atonie de la croissance, changements d’usage, etc. C’est d’ailleurs un point important que je voudrais souligner. L’immobilier avec un « I » majuscule n’existe pas. Il y a « des » immobiliers : de bureau, de commerce… Mais l’important, c’est que l’intuition de Primonial à l’époque, de Praemia aujourd’hui, l’a précisément conduite à constituer une gamme de produits purs. Nos clients composent leurs allocations en s’approvisionnant dans notre gamme de produits purs.
Mais qu’est-ce que tu dis aux conseils en gestion de patrimoine, ou à tes clients en général, selon les produits « purs » dans lesquels ils sont investis. Et d’ailleurs, combien de clients aujourd’hui ?
Marc Bertrand – Praemia compte aujourd’hui 96 000 clients. Ils nous ont fait confiance. Nous nous devons donc de gérer au mieux les possibilités du marché, pour en tirer parti. Mais allons à l’essentiel. Rappelons que la SCPI de bureaux Primopierre a subi une forte baisse. Un peu plus forte que celles subie par certains de ses concurrents.
Et pourquoi ?
Marc Bertrand – Premièrement, parce qu’elle est investie à 100% en bureaux. Deuxièmement, elle présente un effet de levier un peu supérieur à la moyenne, dans l’objectif d’aller capter plus de performance. Enfin, elle menait une politique assez volontariste en termes de restructuration des immeubles. C’était un pari rationnel. Mais qui s’est trouvé pris à contrepied par le retournement du marché. La SCPI Primopierre, il ne faut donc pas le cacher, est objectivement en difficulté. Avec une baisse cumulée du prix de sa part de l’ordre de 39%.
Mais Praemia, ce n’est pas seulement la SCPI Primopierre…
Marc Bertrand – Effectivement, Praemia c’est aussi Primovie, véhicule dédié au secteur de la santé, et qui est aussi une très grosse SCPI sur le marché. Primovie a aussi subi la hausse des taux. Mais, en revanche, elle bénéficie actuellement de la phase d’atterrissage des valeurs des actifs du secteur santé. On pense donc que, dès l’année prochaine, l’horizon sera éclairci. Ce qui nous permettra de donner notre conviction sur, et la stabilité des valeurs, et la stabilité des cash-flows. Il n’y a pas, encore une fois, un marché immobilier. Mais plusieurs marchés immobiliers.
Et cette diversité des marchés immobiliers, on l’a compris, s’incarne au sein du groupe Praemia. Mais vas-tu, à l’instar d’autres gestionnaires, lancer de nouveaux produits pour tes clients ?
Marc Bertrand – La réponse est oui. Un produit est déjà en phase d’agrément. Un autre est en phase de projet. Il devrait aboutir au début de l’année prochaine. Nous serons donc présents sur le marché. Je crois que l’on peut rassurer nos partenaires distributeurs sur le fait que ces lancements ne vont pas nous empêcher de continuer à travailler d’arrache-pied sur le patrimoine existant. Mais notre conviction forte, c’est que l’on se doit de démontrer qu’il y a toujours quelque chose d’intelligent à faire sur un marché. Et de tirer parti d’une configuration de marché particulière. Les produits que nous allons créer sont adaptés au contexte d’aujourd’hui. C’est-à-dire un contexte de fin de cycle et de début de redémarrage. C’est un point important.
Mais pas le seul…
Marc Bertrand – L’autre point à souligner, c’est que nous allons continuer à travailler sur les produits existants. Pour être en mesure d’indiquer aux clients et aux distributeurs quel sera le point d’entrée correct pour investir sur ces produits…
On n’en est pas encore tout à fait là. Dernière question, toute simple : en contrat moral avec toi-même, quand estimes-tu que Praemia sera redevenue une success story ? En quelle année ?
Marc Bertrand – En quelle année ? Bien malin qui peut le dire. Je sais que je travaille tous les jours pour que ce soit le cas. Les équipes aussi. Mais il n’y aura pas de success story juste avec des nouveaux clients. Ou de nouvelles perspectives sans avoir satisfait nos clients d’aujourd’hui. Notre destin est lié. Notre succès est celui de nos clients, et je crois qu’il faut juste s’arrêter sur cette évidence.
C’est le mot de la fin. Merci Marc.
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A propos de Praemia REIM(i)
Praemia REIM réunit 550 collaborateurs en France, Allemagne, au Luxembourg, en Italie, en Espagne, à Singapour et au Royaume-Uni. La société met ses valeurs de conviction et d’engagement ainsi que ses expertises à l’échelle européenne pour concevoir et gérer des fonds immobiliers au service de ses clients nationaux et internationaux, qu’ils soient particuliers ou institutionnels. Au 31 décembre 2023, Praemia REIM détient 38 milliards d’euros d’encours sous gestion. Son allocation de conviction se décompose en : 48% d’immobilier de santé/éducation, 33% bureaux, 8% résidentiel, 5 % commerce, 5% hôtellerie et 1% de logistique. Sa plateforme paneuropéenne gère 61 fonds et réunit plus de 96 000 clients investisseurs, particuliers et institutionnels. Son patrimoine immobilier est composé de plus de 1 600 immeubles répartis entre les principales catégories d’actifs et localisés dans 10 pays européens.
- Information extraite d’un document officiel de la société.