Pierval Santé, la SCPI santé gérée par Euryale, vient d’obtenir sa labélisation ISR. Jean-Jacques Olivié, président d’Euryale, revient sur la démarche sociétale du gestionnaire, initiée dès sa création. Interview.
De quand date la démarche « sociétale » d’Euryale ?
Jean-Jacques Olivié – Elle s’est mise en place, en réalité, dès la création de la société. Euryale a été le premier gestionnaire à lancer une SCPI à fonds de partage, Pierval Santé, dès 2013. Une innovation renouvelée plus récemment avec le lancement de la 1ère unité de compte immobilière à fonds de partage, Trajectoire Santé. Ces deux initiatives s’inscrivent dans une démarche plus globale qui vise à « éclairer » la stratégie d’investissement d’Euryale… C’est la raison pour laquelle nous l’avons doté dès le départ d’un comité scientifique. Il s’agit, là encore, d’une première…
Quel est le rôle de ce comité scientifique, plus précisément ?
Jean-Jacques Olivié – Ce comité ne se substitue pas au comité d’investissement. Mais il alimente nos gestionnaires par des réflexions stratégiques sur l’évolution du secteur de la santé, dans toutes ses dimensions, économique, scientifique, sociologique et, bien entendu, sociétale. Ce comité scientifique a constitué la première pierre de la création de l’« Euryale Lab ». Notre Lab a pour mission de faciliter la réflexion et le partage. Mais aussi la mise en place d’actions concrètes avec nos parties prenantes, renforçant ainsi l’efficacité de notre démarche sociétale.
Qui participe à ce comité scientifique. Et sur quoi travaille-t-il notamment ?
Jean-Jacques Olivié – Ce comité regroupe une dizaine de personnalités, notamment d’anciens exploitants d’établissements de santé, un sociologue, un économiste, un urbaniste, des chercheurs dans les domaines médicaux, des experts du numérique et de l’immobilier, un président d’association de patients (Espoir Alzheimer). Le comité travaille sur de multiples thématiques. L’un de nos derniers travaux porte, par exemple, sur le respect de l’intimité -aussi bien affective, mentale, sociale ou sexuelle- des résidents au sein des Ehpads.
Quels sont aujourd’hui les grands axes de votre stratégie ESG au sens large ?
Jean-Jacques Olivié – Notre démarche sociétale comporte en réalité deux volets. Sur l’aspect plus spécifiquement ESG, qui concerne donc nos véhicules sous gestion, notre objectif était d’obtenir le label ISR pour la SCPI Pierval Santé. Cette labélisation est officielle depuis le 20 avril. Elle confirme la réalité de nos engagements en matière d’investissement socialement responsable. J’ajoute que notre label ISR accorde une importance toute particulière au volet sociétal, qui représente 50% de la note ESG. Par ailleurs, nous souhaitons introduire des indicateurs supplémentaires hors ISR concernant l’hébergement médicalisé. Afin de noter la qualité de l’exploitation, côté locataires. Je précise que cette réflexion est en soi une démarche innovante, qui va au-delà de la mise en place – et du respect- de critères extra-financiers. C’est ainsi que nous souhaitons mener une analyse qualitative des services rendus aux utilisateurs finaux des immeubles.
Quid de votre démarche RSE ?
Jean-Jacques Olivié – Ce deuxième pan de notre démarche sociétale, celle de l’entreprise en tant que telle, s’est quant à lui récemment enrichi de plusieurs initiatives. Dans le prolongement de nos actions de mécénat en faveur de l’Institut du cerveau et de l’Oncopole de Toulouse, nous venons de mettre en place un mécénat de compétences avec nos collaborateurs au profit de ces deux institutions. Dans le cadre de l’Euryale Lab, pour ne donner que deux exemples : nous finançons une thèse sur le thème du « vieillissement de la population et aménagement du territoire », à l’université de Montpellier ; nous sommes également en train de formaliser un « club des exploitants ». Des partenaires avec lesquels nous avons beaucoup échangé ces derniers mois, dans le cadre de l’amélioration de notre référentiel ISR.
Ces échanges avec les exploitants de santé ont-ils aussi pour objectif d’améliorer les pratiques de ces opérateurs. Dont certains, on le sait, sont aujourd’hui sous le feu des critiques ?
Jean-Jacques Olivié – Nous avons toujours travaillé très étroitement avec les exploitants. Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’actualité, cette profession est composée de très belles personnes, profondément engagées dans une démarche respectueuse des patients et des résidents. La plupart d’entre-elles cherchent de nouvelles solutions, de nouveaux modes de fonctionnement, pour améliorer leurs missions d’accompagnement. Elles sont prêtes à échanger, pour adapter et perfectionner leurs pratiques. Notre démarche est de faciliter ces échanges, et de les accompagner. Et notre impact n’est sans doute pas négligeable. Car je rappelle que nous travaillons aujourd’hui avec plus de 80 exploitants en Europe. Donc, oui, nous espérons contribuer à l’élévation des bonnes pratiques dans le secteur de l’hébergement médicalisé…
Votre statut de bailleur vous permet-il d’exiger de vos locataires-exploitants santé le respect de règles, disons « éthiques » ?
Jean-Jacques Olivié – Précisons tout de suite que le bailleur n’est pas là pour se substituer aux organismes de contrôle. Chaque pays a son propre système de régulation des établissements de santé, notamment des Ehpads auxquels vous faites sans doute référence. En France, il s’articule autour des ARS[1]. Autant le reconnaître, notre pays n’est pas le mieux disant dans ce domaine de contrôle. Dans la plupart des autres pays européens – au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne – les maisons de retraite médicalisées font l’objet de contrôles réguliers récurrents et sont notées par les pouvoirs publics. Cette note est bien sûr publique. Ce n’est pas encore le cas en France… Mais, pour revenir à votre question, cette notation des pouvoirs publics constitue, pour un investisseur comme Euryale, un critère important dans le processus de sélection.
C’est-à-dire ?
Jean-Jacques Olivié – Comme évoqué ci-dessus, nous allons mettre en place lors de l’achat un comité d’analyse qualitative de certains facteurs d’exploitation. Ainsi, nous pourrons juger, lorsque nous entrons en phase de négociation pour l’acquisition d’un actif immobilier, si l’exploitant respecte ou non, ce que nous considérons comme le minimum en termes de règles « éthiques », pour reprendre votre expression. Si ce n’est pas le cas, la négociation portera sur les engagements de l’exploitant pour les atteindre. Et si nous ne trouvons pas d’accord sur ce point, nous n’achetons pas… Donc, notre « pouvoir » de bailleur, si tant est qu’il existe, intervient essentiellement au moment de l’achat. Ceci dit, l’ESG, ce n’est pas « on » ou « off ». C’est une démarche. Une démarche d’amélioration. En ce qui nous concerne, nous avons mis en place des retours d’information avec nos locataires-exploitants. Mais, encore une fois, le bailleur ne peut se substituer aux organismes de contrôle des Etats…
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A propos d’Euryale(i)
Société de gestion leader sur le secteur de la santé. Créée en 2009, Euryale est une société de gestion de portefeuille d’actifs immobiliers dans le domaine de la santé, en France, en Europe et à l’international. Notre conviction : donner du sens à la finance à travers une approche stratégique et raisonnée des investissements. Notre ambition : avoir un impact sociétal positif pour un mieux-vivre collectif. À travers l’intégration progressive des enjeux ESG dans nos processus d’investissement et de gestion, la création des premières SCPI et SC à fonds de partage – Pierval Santé et Trajectoire Santé – avec l’institut du Cerveau, nous mettons chaque jour en pratique nos valeurs fondées sur l’audace, le collectif, la confiance et la proximité avec nos partenaires.
Avertissements(i)
L’attribution du label ISR ne garantit pas les performances futures, la SCPI restant soumise au risque de durabilité tels que : les risques physiques liés à un événement climatique extrême ; risques de transition liés au changement climatique impliquant de nouvelles normes de construction ; risques liés à la réglementation environnementale qui conduirait la SCPI à engager une dépense directe ou indirecte. Les dépenses induites par la survenance d’un risque en matière de durabilité pourraient, le cas échéant, diminuer les revenus générés par l’investissement et, par conséquent, le rendement.
Investir en SCPI comporte un risque de perte en capital. Il s’agit d’un investissement long terme pour lequel la liquidité peut être limitée et dont le capital et les revenus ne sont pas garantis. La SCPI est soumise à d’autres risques. Tels que notamment le risque de change, de durabilité et le risque lié à une gestion discrétionnaire. Prenez-en connaissance.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.