Les OPCI ont collecté près de 300 M€ au 2T 2022. Plus qu’au 1er trimestre. Et plus que sur l’ensemble de l’exercice 2021. Ce rebond, assez en phase avec celui des marchés boursiers du début d’année, est-il durable ? Etat des lieux.
Elle a progressé d’un peu plus de 30% d’un trimestre à l’autre… La collecte nette des OPCI Grand Public montre de nouveau des signes -timides- de reprise. Selon les données publiées par l’IEIF le 5 septembre dernier, ces véhicules ont enregistré 513 M€ de souscriptions nettes sur l’ensemble du 1er semestre 2022. Le chiffre du 2T (270 M€ selon l’ASPIM) est en outre supérieur de 32% à celui du 1T (204 M€ selon l’ASPIM).
Les OPCI sont loin d’avoir retrouvé leur niveau de collecte d’avant-crise
On reste toutefois loin, très loin, des scores obtenus par les OPCI au cours des années pré-Covid. Rappelons qu’au plus fort de leur popularité, le niveau de leurs souscriptions annuelles frôlait les 4 milliards d’euros. Leur collecte trimestrielle oscillait alors entre 700 M€ et 1,4 Md€. Après une année 2018 en demi-teinte (2,2 Md€), l’année 2019 s’affichait encore avec des collectes trimestrielles supérieures à 500 M€. Au 1er trimestre 2020, et malgré un mois de mars en partie amputé par la crise sanitaire, ils collectaient même encore près de 1,3 Md€… Changement de paradigme depuis le 2e trimestre 2020. Celui-ci voyait la collecte des OPCI se réduire à 331 M€. Puis à 247 M€ au troisième trimestre. Puis à 106 M€ au 4ème… L’année 2021 n’aura fait qu’accentuer le phénomène.
Une reprise de la collecte dans le sillage des rebonds boursiers
La collecte trimestrielle des OPCI continuera en effet sa descente aux enfers. Passant de 110 M€ au 1T 2021 à… 12 M€ au 4T. La collecte annuelle tombe alors à 200 M€. Contre 1,96 Md€ en 2020. Et 2,81 Md€ en 2019. On connaît, en partie, les causes de ce désamour pour le véhicule OPCI : des performantes vacillantes. En 2020, en raison de la chute des marchés financiers auxquels ces produits sont en partie exposés, les OPCI sont passés en territoire négatif. A -1,54%. Contre +5,43% en 2019. Le rebond des Bourses, et notamment du segment des foncières cotées, en fin d’année dernière, explique alors peut-être, à l’inverse, la reprise de la collecte.
Les OPCI pâtissent aussi de la montée en puissance des sociétés civiles immobilières
Au 1er trimestre 2022, elle était repassée, on l’a dit, au-dessus de la barre des 200 M€. Le rebond boursier était alors toujours d’actualité. Ce qui peut expliquer, là encore, la poursuite des souscriptions au 2T. L’état actuel des marchés financiers – et de leurs perspectives – ne plaide pas pour une nouvelle envolée de la collecte des OPCI d’ici la fin de l’année. D’autant que les réseaux, notamment d’assurance, semblent désormais davantage pousser les sociétés civiles au sein des unités de compte immobilières… Ces SCI ont collecté 2,5 Md€ au 1er semestre 2022, selon les données de l’ASPIM. Dont 1,4 Md€ au titre du seul 2ème trimestre…
Amundi Immobilier réduit le niveau de sa décollecte en OPCI
Côté gestionnaires, les chiffres de la collecte des OPCI du premier semestre ne bouleversent en tout cas pas fondamentalement la hiérarchie établie en 2021. On retrouve AXA REIM et BNP Paribas REIM dans le trio de tête. Le premier prenant toutefois cette fois-ci très nettement (249 M€) l’ascendant sur le second (166 M€). Sofidy, qui a lancé un second OPCI début 2022 (So Living), confirme sa montée en puissance (70 M€). Quant à Amundi Immobilier, qui dominait les palmarès avant la crise sanitaire, le niveau de sa décollecte se réduit. Elle passe de -322 M€, au premier trimestre à moins 130 M€ au second.
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.