L’IEIF a mis à jour son étude annuelle sur les performances comparées des différents placements sur longue période. L’immobilier se classe toujours parmi les actifs les plus performants. Mais le critère sectoriel prend de plus en plus d’importance…
L’étude annuelle de l’IEIF « 40 ans de performances comparées »[1] confirme le statut de performeur sur la durée de la classe d’actifs immobiliers. Mais sa suprématie n’est plus aussi écrasante sur l’ensemble des périodes analysées. En raison, notamment, du repli relatif de l’immobilier coté qui s’imposait encore systématiquement il y a 5 ans. Surtout, le critère sectoriel prend de plus en plus d’importance.
Le secteur logistique s’impose sur les plus courtes périodes, le logement sur le long terme
A court terme, le secteur logistique confirme sa montée en puissance. Sur 5 ans (2016-2021), il s’impose de nouveau à la première place, avec un TRI[2] annualisé de 19,5%. Améliorant donc encore son score quinquennal précédent (2015-2020), où sa performance annualisée ressortait à 19,2%. Sur 10 ans (2011-2021), la logistique se positionne en deuxième position (11,4%). Devant donc les autres classes d’actifs immobiliers, bureaux, commerces et résidentiel. Le logement passe en revanche à la première place sur les plus longues périodes. Il est particulièrement performant sur 30 ans. Et les seuls logements parisiens affichent un TRI supérieur à 10% sur 40 ans. Le secteur des commerces, malmené avant même le début de la crise sanitaire, conserve sa suprématie sur 15 ans (10,7%) et 20 ans (17,6%).
L’immobilier, sous toutes ses formes, souvent aux premières places
Quant aux bureaux, jamais en tête, ils se placent néanmoins toujours dans le trio de tête sur les périodes inférieures ou égales à 20 ans[3]. L’immobilier, sous toutes ses formes (direct, indirect, coté, non coté), reste donc souvent aux premières rangs dans les palmarès par période. C’est vrai sur 5 ans, 15 ans, et 20 ans. Mais il laisse de plus en plus souvent le podium au placement en actions. Ces dernières dominent sur 10 ans (TRI de 12,4%). Et sur 30 et 40 ans, périodes sur lesquelles l’immobilier coté fait toutefois quasiment jeu égal avec les actions généralistes. Mais, en raison d’un comportement boursier moins performant que l’ensemble du marché ces dernières années, notamment en 2020, les foncières ont perdu de leur flamboyance sur les plus courtes périodes. Sur 5 ans, elles se situent même en territoire négatif (TRI de -3,8%)…
L’immobilier, performant et rempart contre l’inflation
Le placement immobilier a, en tout cas, très largement tenu jusqu’à présent son rôle de rempart contre l’inflation. Sur toutes les périodes, ses performances sont très largement au-delà de la hausse des prix. C’est vrai pour l’immobilier en direct. Pour l’immobilier coté. Mais aussi pour les placements collectifs investis en immobilier. Sur 5 ans, par exemple, les SCPI affichent un TRI de 3,9%. De 5% sur 10 ans. Ou de 8,5% sur 20 ans. A comparer avec des taux d’inflation, sur les périodes considérées, de respectivement 1,2%, 1% et 1,4%. L’immobilier offre surtout, comme le souligne l’IEIF, un couple rendement/risque toujours plus attractif que les autres classes d’actifs.
Un nouveau contexte socio-économique pour les prochaines décennies
Cet avantage relatif va-t-il perdurer ? Stéphanie Galliègue, directrice générale déléguée de l’IEIF, s’interroge. « Les performances des actifs sur les 40 dernières années ont été portées par un environnement économique mondial particulier », rappelle-t-elle. Mais les prochaines décennies risquent d’être drivées par de nouveaux marqueurs : déglobalisation, échéances climatiques, vieillissement de la population, faible croissance économique, inflation élevée… « Cela modifiera nécessairement la structure de l’économie, de l’épargne et donc le comportement des différents placements », estime-t-elle.
[1] « 40 ans de performances comparées, 1981-2021 », édition 2022 – IEIF.[2] Taux de rendement interne.
[3] Le secteur bureau est notamment en 3e position sur 5 ans (9%) et 10 ans (7,8%).
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A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société