La dernière note de conjoncture des Notaires de France signale l’amorce d’un mouvement de baisse pour les logements. L’Ile-de-France est pour l’heure la plus touchée. Mais les autres régions devraient suivre. Fin de cycle…
La baisse des volumes, sur le marché du logement, s’est enclenchée en août 2022. D’abord modérée, elle s’est amplifiée au début de l’année 2023. Et s’accentue mois après mois… Jusqu’à fin janvier dernier, « le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois se contractait alors autour de 5 %», écrivent les Notaires de France dans leur dernière note de conjoncture immobilière. Fin mai, ce repli annualisé dépassait les 12%…
Logements anciens : chute des transactions
Cette chute a ramené le volume de transactions de logements anciens -en cumul sur les douze derniers mois en France- à tout juste un million (1 029 000 transactions à fin mai 2023, sur un an glissant). Contre plus de 1,2 million en août 2021, plus haut enregistré sur les dernières années. Et cette chute s’accompagne désormais d’une baisse des prix… « Après la décélération progressive de la hausse des prix constatée depuis
septembre 2022, les prix diminueraient de 1 % sur un an », estiment les Notaires de France. Un recul des prix qui, en réalité, ne toucherait réellement -pour l’heure- que les marchés de l’Ile-de-France. Le rythme annuel de leur baisse devrait en outre s’accélérer. L’étude estime que le repli, sur un an glissant, pourrait atteindre à fin juillet -4,8% pour les appartements franciliens. Et -3,2% pour les maisons.
Baisse des prix : les logements franciliens les plus touchés
Dans Paris intra-muros, la baisse, « jusqu’alors limitée à -2% », pourrait passer à -5%. Ramenant le prix du m² parisien proche du seuil des 10 000 €. Un plancher qu’il pourrait enfoncer « au cours du 3e trimestre 2023 ». L’ampleur de la correction annoncée serait donc plus forte que le repli observé de 2013 à 2015, lequel avait conduit à des baisses annuelles de l’ordre de 1% à 3%. Mais, relativisent les Notaires de France, elles seraient « moins rapides que lors de la crise des subprimes ». Où les baisses de prix avaient « ponctuellement », en 2009, atteint les 10%. La province, pour l’heure, résiste mieux. Selon les Notaires de France, l’évolution annuelle des prix des logements anciens serait encore positive à fin juillet. Avec une évolution de +0,2%. Et une plus forte résistance des appartements (+1,2%) que des maisons (-0,2%).
La province résiste mieux, pour l’instant…
La situation pourrait toutefois se dégrader dans certaines agglomérations. Avec des baisses de l’ordre de 4% pour les appartements. Et jusqu’à 9% pour les maisons. Une étude de la FNAIM estime même que l’un des secteurs les plus dynamiques ces dernières années, celui des stations balnéaires, pourrait ployer. Les prix n’y sont pas encore orientés à la baisse. Mais désormais stabilisés… Les Notaires de France expliquent ces contractions par les phénomènes à l’œuvre ces derniers mois, et déjà bien connus : inflation, hausse des taux, éviction des primo-accédants… Ils évoquent aussi la situation « fortement dégradée » du marché du neuf. « Faute de position des pouvoirs publics quant à un nouveau dispositif d’investissement locatif de type Pinel », estiment-ils. Mais aussi, bien sûr, en raison des « hausses des coûts de production ». Qui, là encore, désolvabilisent la demande.
950 000 transactions en logements en 2023
La prévision pour l’année 2023, en termes de volume : un niveau de transactions annuelles ramené à 950 000. Soit un retour au rythme « d’avant 2018 ».
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