Les investisseurs institutionnels ont été moins présents sur le segment résidentiel l’an dernier. Mais le marché français résiste mieux que l’ensemble du marché européen. Grâce, notamment, aux SCPI. Focus.
Repli confirmé. Comme le laissaient prévoir les chiffres des 2T et 3T 2022, les investisseurs institutionnels ont réduit l’an dernier les volumes dédiés à l’immobilier résidentiel. Les dernières données compilées par le groupement ImmoStat[1] les chiffrent, en France, à 5,6 Md€. Soit 23% de moins qu’en 2021 (7,3 Md€). Une tendance que l’on retrouve, encore plus marquée, au niveau européen.
L’investissement en immobilier résidentiel européen chute de 48%
Knight Frank, dans une étude qu’il vient de consacrer à ce secteur, chiffre à 57 Md€ le volume global investi sur le marché européen de l’immobilier résidentiel. Soit 48% de moins qu’en 2021. Le broker rappelle toutefois que cette baisse doit être relativisée. D’une part, parce que les sommes investies en 2022 restent supérieures (de 5%) à la moyenne des 5 dernières années. D’autre part, parce que le repli des investissements touche en réalité tous les secteurs immobiliers. En Europe, comme en France. Le marché hexagonal se distingue néanmoins par une plus forte résistance du résidentiel. Les volumes investis l’an dernier sont en réalité « deux fois plus élevés que la moyenne des quatre années précédant la crise sanitaire », souligne Knight Frank.
SCPI, OPCI et SCI très présents sur le segment du résidentiel
Le marché français se caractérise également par une très forte présence des opérateurs nationaux. Ces derniers ont trusté 87% des transactions réalisées l’an dernier. Hormis quelques assureurs et autres institutionnels[2], les opérations menées l’an dernier sont -en nombre- majoritairement le fait des « acteurs de la pierre-papier », souligne Knight Frank. Qui cite notamment les véhicules gérés par Primonial REIM, La Française REM et Sofidy. Pour mémoire, les fonds immobiliers non cotés (SCPI, OPCI et SCI) ont investi 14,2 Md€ en actifs immobiliers l’an dernier, selon l’ASPIM. Dont 12%, soit environ 1,7 Md€, sur le seul secteur résidentiel. Les données 2022 confirment par ailleurs deux tendances. La part toujours dominante des programmes neufs dans les acquisitions et la montée en puissance du résidentiel géré.
Montée en puissance du résidentiel géré
L’an dernier, le neuf a représenté plus de 60% des volumes investis. Quant à la part du résidentiel géré, elle est montée à plus de 27% selon Knight Frank. Contre 15% en 2021. Avec 1,4 Md€, c’est donc 40% de plus qu’en 2021. Un résultat qui s’explique par l’appétit croissant des investisseurs pour les résidences seniors. Ces dernières représentent 40% des volumes investis (650 M€) dans le segment des résidences gérées. Les résidences étudiantes arrivent en deuxième position (30%), suivies du segment du coliving (20%). A quoi faut-il s’attendre en 2023 ? « Le ralentissement observé se prolongera », estime Knight Frank. En raison de l’attentisme persistant des investisseurs, face à la remontée des taux. Comme sur d’autres segments du marché immobilier, les transactions ne pourront significativement repartir que lorsque les prix se seront réajustés entre acheteurs et vendeurs.
Un manque de produits neufs
S’y ajoute un phénomène plus spécifique au secteur résidentiel, très dépendant on l’a dit des VEFA : la hausse des coûts de construction. Qui pousse donc une partie des promoteurs à décaler ou abandonner certains projets. « Le marché sera donc contraint par un manque de produits neufs », considère le broker. Qui rappelle que le segment résidentiel reste néanmoins « l’une des cibles prioritaires des investisseurs institutionnels dans leurs stratégies de diversification ».
Lire aussi
Fort repli de l’investissement en immobilier d’entreprise au 4T 2022
Immobilier résidentiel : nouveau repli des investissements au 3T 2022
Immobilier résidentiel : les institutionnels en sont toujours aussi friands
Le résidentiel, 79% de la valeur de l’immobilier mondial…
L’immobilier résidentiel poursuit sa percée auprès des institutionnels
A propos d’Immostat(i)
ImmoStat est un groupement d’intérêt économique (GIE) créé en 2001 par les principaux conseils en immobilier d’entreprise : BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield. Grâce à ses règles communes de traitement, le GIE ImmoStat restitue des informations harmonisées à ses membres et fournit des statistiques homogènes sur l’offre, la demande et les prix aux acteurs de l’immobilier, qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs. Cette initiative originale renforce la lisibilité du marché et dote l’Ile-de-France d’un véritable organe de place qui contribue à son attractivité à l’international.
A propos de Knight Frank France(i)
Knight Frank France est la branche française de Knight Frank LLP, société britannique créée il y a plus de 125 ans, aujourd’hui implantée dans 51 pays. Elle apporte à ses clients la compétence de plus de 16 000 professionnels depuis ses 384 bureaux dans le monde. Plateforme globale, partnership indépendant, spécialisée en immobilier tertiaire comme résidentiel, regroupant des professionnels engagés auprès de leurs clients, Knight Frank bénéficie d’un positionnement unique dans le monde du conseil immobilier. Forte d’une côte de confiance constante et d’une intégrité reconnue, Knight Frank s’impose toujours plus comme le conseil de référence.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Pour renforcer la fiabilité de ce nouvel indicateur, les membres du GIE ImmoStat (BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield et JLL) se sont associés à trois partenaires très présents sur le marché résidentiel : BPCE Solutions immobilières, FONCIA Valorisation et IKORY.
[2] A l’origine de la transaction de l’année, entre CDC Habitat et CNP du portefeuille Lamartine (environ 2,4 Md€).