Les données trimestrielles du groupement Immostat sur les marchés de l’immobilier d’entreprise francilien attestent d’un « retour à la normale ». Sur le 1er semestre 2022, la demande placée en bureaux est en hausse de 24%. La centralité et la modernité des actifs guident le choix des locataires. Explications.
« Après deux années chahutées, les indicateurs d’activité sont au vert sur ce 1er semestre 2022. Le bureau reste aujourd’hui un outil d’attractivité et de rétention des talents dans un marché de l’emploi en tension », estime Alexandre Fontaine, executive director Bureaux Ile-de-France de CBRE. Dans son commentaire des dernières statistiques publiées par le groupement Immostat[1], le courtier pointe en outre ce qui motive désormais les entreprises : la centralité et la modernisation des espaces de travail.
Demande placée : le retour à la normale
Le « retour à la normale » du marché des bureaux franciliens, déjà constaté au 1er trimestre, se confirme effectivement. Avec 1 008 400 m² commercialisés sur l’ensemble du 1er semestre 2022, la demande placée[2] en Ile-de-France affiche une hausse de 24% sur un an glissant. « La dynamique de marché se confirme. En retrouvant un volume proche de sa moyenne long terme (1 024 9000 m²) », confirme Eric Siesse, directeur général adjoint en charge du pôle Bureaux Location Île-de-France de BNP Paribas Real Estate Transaction France. Sur le seul 2e trimestre, la progression est toutefois moins sensible : +9% par rapport au 2e trimestre 2021. Mais, fait important, « la hausse concerne l’ensemble des segments du marché », souligne Eric Siesse.
La dynamique joue pour tous les segments du marché du bureau
Le marché des grandes surfaces (plus de 5 000 m²) affiche « un bon début d’année », selon BNP Paribas RET. Cette typologie d’actifs a été la plus affectée par les conséquences de la crise sanitaire. Elle n’a toutefois pas retrouvé ses niveaux pré-Covid. Mais son écart à la moyenne de long terme (-11%) « se réduit de trimestre en trimestre », observe de son côté le broker JLL. Le marché des petites et moyennes surface de bureaux est, lui, clairement en rebond. En hausse de 17% sur un an, estime BNP Paribas RET. Pour ce courtier, le « marqueur fort du marché » reste néanmoins, « plus que jamais, le désir de centralité ». C’est donc, fort logiquement, une nouvelle fois Paris intramuros qui enregistre la plus forte progression à mi-année (+53% sur un an).
Bureaux : besoin de centralité et d’espaces modernisés
Ce besoin de centralité s’accompagne d’une autre tendance : la modernisation des espaces de travail. Corollaire de ces deux marqueurs : toujours un manque d’intérêt des utilisateurs pour certains secteurs. Ceux « loin des transports en commun et/ou en manque d’attractivité » observe Alexandre Fontaine, chez CBRE. Rien de nouveau sous le soleil : l’emplacement et la qualité restent des valeurs sûres. Le dynamisme retrouvé des bureaux franciliens conforte en tout cas les brokers dans leurs estimations. BNP Paribas RET relève même ses objectifs. Il s’attend désormais à un volume annuel de transactions « autour des 2,3 millions d’euros de mètre-carrés sur l’ensemble de l’année 2022 ». Contre 2 millions anticipés en avril dernier.
Un volume d’investissement en hausse sur 2022
Côté investissements, l’optimisme est aussi de rigueur. Au 2e trimestre, les actifs d’immobilier d’entreprises (toutes catégories confondues[3]) ont attiré 4,24 Md€, selon Immostat. Nettement plus qu’au 2e trimestre 2021 (2,23 Md€). L’année 2022 pourrait donc être meilleure que 2021. JLL anticipe d’ailleurs un volume annuel supérieur à 17 Md€. C’était 15,3 l’an dernier. Question prix, les taux de rendement sont, pour l’heure, « toujours relativement bas », note pour sa part CBRE. Qui observe toutefois « une hausse perceptible dès la fin de ce 2e trimestre ». Une « nouvelle donne » serait en train de se mettre en place. Sous l’impact de la « remontée des taux obligataires et du coût de l’argent ».
Correction de prix et de stratégies
« Face à ces perturbations, les acheteurs sont en train d’opérer des corrections de prix et de stratégies d’acquisition. Dont il est encore difficile d’appréhender toutes les dimensions », résume Nicolas Verdillon, managing directorInvestment Properties chez CBRE. A suivre.
Lire aussi
Bureaux franciliens : baisse des volumes investis, baisse des prix
Investisseurs : toujours plus de logements, et moins de bureaux…
Bureaux franciliens : plus d’utilisateurs, moins d’investisseurs
Bureaux franciliens : la confiance regagne peu à peu les utilisateurs
La capacité d’adaptation des bureaux, source de leur résilience
A propos d’Immostat(i)
ImmoStat est un groupement d’intérêt économique (GIE) créé en 2001 par les principaux conseils en immobilier d’entreprise : BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield. Grâce à ses règles communes de traitement, le GIE ImmoStat restitue des informations harmonisées à ses membres et fournit des statistiques homogènes sur l’offre, la demande et les prix aux acteurs de l’immobilier, qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs. Cette initiative originale renforce la lisibilité du marché et dote l’Ile-de-France d’un véritable organe de place qui contribue à son attractivité à l’international.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield et JLL[2] Volume des transactions locatives et ventes à utilisateurs
[3] Le montant de l’investissement représente le volume global des biens acquis en immobilier d’entreprise (bureaux, commerces, locaux d’activités, entrepôts) lors de transactions dont l’acquéreur est un investisseur et dont le montant acte en main est supérieur à 4 millions d’euros.