Selon les données communiquées par l’ASPIM et l’IEIF, les SCPI ont collecté 1,95 Md€ au 2e trimestre 2021. C’est 16% de plus qu’au trimestre précédent. Surtout, ce chiffre se rapproche de celui constaté au 2e trimestre 2019, une année historique en termes de collecte pour les SCPI…
Les SCPI auront-elles bientôt effacé le trou d’air provoqué, en termes de collecte, par la crise sanitaire ? Les chiffres trimestriels que viennent de publier l’ASPIM et l’IEIF incitent en tout cas à l’optimisme. Après un 4e trimestre 2020 et un 1er trimestre déjà très nettement orientés à la hausse – de respectivement +54% et +10,7% -, les données du 2e trimestre 2021 confirment en effet la nette reprise des souscriptions dont elles bénéficient.
Une reprise des souscriptions depuis septembre 2020
La collecte engrangée par les SCPI au cours des trois derniers mois du 1er semestre 2021 s’établit à 1,95 Md€. C’est plus qu’au 1er trimestre (1,7 Md€). Plus qu’au 4e trimestre 2020 (1,5 Md€). Et évidemment beaucoup plus qu’au 2e trimestre 2020 (0,9 Md€), période la plus touchée par la crise sanitaire. Le rebond par rapport à cette phase de confinement (+126%) n’est d’ailleurs pas un indicateur en soi. Pour juger de la nouvelle dynamique du marché des SCPI, il faut plutôt comparer ce deuxième trimestre 2021 au deuxième trimestre 2019, une année historique en termes de collecte. Les SCPI avaient alors engrangé plus de 2,2 Md€ de souscriptions nettes. Soit seulement 13% de plus que le résultat obtenu par le dernier trimestre référent. Une situation qui confirme l’impression qui se dégageait déjà des chiffres du 1er trimestre : l’année 2021 devrait se boucler sur une collecte en SCPI « normalisée ».
Une collecte inégale selon les catégories de SCPI et les réseaux de distribution
Comme lors du trimestre précédent, ce rebond des souscriptions nettes ne profite toutefois pas dans les mêmes proportions à toutes les catégories de véhicules. Ni à tous les réseaux de distribution. La répartition entre les différents gestionnaires de la collecte du 2e trimestre n’est pas encore disponible[1]. Mais elle devrait confirmer la tendance à l’œuvre depuis plusieurs mois : la montée en puissance des gestionnaires indépendants. « Si la reprise est plus difficile pour certains gestionnaires adossés à des groupes bancaires, la plupart des réseaux ont déjà retrouvé les niveaux de collecte d’avant-crise sanitaire », estime toutefois Jean-Marc Coly, le président de l’ASPIM, dans le communiqué publié le 19 juillet.
Les SCPI dédiées au secteur santé et éducation raflent 23% de la collecte nette
La moisson 2T 2021 consacre également ce que l’association qualifie de « secteurs porteurs » : ce sont en effet les SCPI spécialisées sur certaines thématiques (santé/éducation et logistique/locaux d’activités) qui affichent les progressions les plus importantes de leur collecte. Les SCPI santé et éducation, notamment, confirment leur percée : elles représentent dorénavant entre 23% et 27% des souscriptions nettes. Celle dédiée à la logistique, ActivImmo, pèse aujourd’hui 4% de la collecte. La part des SCPI à dominante bureaux reste néanmoins prédominante. Ces dernières ont encore drainé 53% de la collecte du 2e trimestre. Les SCPI spécialistes du commerce sont en revanche de plus en plus à la peine. Leur part de marché, qui atteignait encore près de 16% en 2017, s’est réduite a à peine 2% au 1er semestre 2021…
Frédéric Tixier
[1] L’ASPIM prévoit une actualisation des données lors d’une publication complémentaire fin août.Lire aussi
SCPI : nouvelle hausse de la collecte au 1er trimestre 2021
SCPI : les indépendants augmentent leur part relative en termes de collecte
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2019, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 231 milliards d’euros.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société