SCPI, sociétés civiles immobilières et OPCI ont collecté 4,3 Md€ au 2ème trimestre 2022. Et 8,1 Md€ sur le premier semestre. Soit 55% de plus qu’au 2S 2021. Les UC immobilières poursuivent leur percée. Focus sur les dernières statistiques communiquées par l’ASPIM et l’IEIF.
Les fonds immobiliers accessibles au grand public signent un nouveau semestre record en termes de collecte. Selon les dernières statistiques publiées par l’ASPIM et l’IEIF, SCPI, OPCI, et sociétés civiles à vocation immobilière ont enregistré 8,1 Md€ de souscriptions nettes au 1S 2022. Comme le souligne l’ASPIM dans son communiqué, ce volume progresse de 55% par rapport au 2S 2021. Et se positionne 46% au-delà de son niveau du 1S 2021.
Fonds immobiliers non cotés : une collecte semestrielle supérieure à celle du deuxième semestre 2019
« Dans un environnement difficile marqué par la guerre en Ukraine et les fortes tensions inflationnistes, l’immobilier fait figure de valeur refuge pour un grand nombre d’épargnants », constate Jean-Marc Coly, président de l’ASPIM, dans un communiqué. Précisant toutefois que les gestionnaires de fonds « restent néanmoins très attentifs aux évolutions de marché que pourrait entraîner la situation économique et géopolitique ». Pour l’heure, les trois grandes catégories de fonds immobiliers accessibles au grand public signent un nouveau record. Supérieur d’une centaine de millions d’euros à celui établi au deuxième semestre 2019 (8 Md€). Juste avant, donc, le début de la crise sanitaire.
Les SCPI captent de nouveau l’essentiel des souscriptions nettes des fonds immobiliers
Sur le seul deuxième trimestre, ce sont une nouvelle fois les SCPI qui se taillent la part du lion. Elles affichent une collecte nette de 2,6 Md€. Un montant identique à celui du trimestre précédent. Et toujours supérieur à leur précédent record, qui datait de 2017. Clairement, les SCPI ont « effacé » la période Covid. Si elles continuent à ce rythme, elles pourraient même dépasser leur dernier record annuel de 2019 (8,6 Md€). Pour l’heure, en tout cas, leurs résultats, en hausse par rapport à l’an dernier, continuent à attirer les souscripteurs. Elles demeurent la catégorie de fonds immobiliers la plus souscrite (61% des souscriptions nettes du 2e trimestre). Les SCPI de bureaux restent les plus plébiscitées (45%). Moins, toutefois, qu’au 1er trimestre (47%).
Les sociétés civiles immobilières gagnent des parts de marché
Mais la suprématie relative des SCPI est de plus en plus remise en cause par la catégorie « montante » des sociétés civiles immobilières. Ces dernières, de plus en plus nombreuses, ont établi un nouveau record de collecte. Avec un peu plus de 1,4 Md€ de souscriptions nettes selon l’ASPIM au 2e trimestre. Contre un peu plus d’un milliard au 1T 2022. Sur l’ensemble du premier semestre 2022 (2,5 Md€), la progression est de 67% par rapport au semestre précédent. Surtout, les SCI représentent ce trimestre le tiers des souscriptions nettes des fonds immobiliers. Contre moins de 27% au 1T 2022. Les OPCI, en revanche, sont toujours à la peine. Ils font un peu mieux ce trimestre (270 M€) qu’au précédent (204 M€).
La capitalisation des OPCI désormais inférieure à celle des SCI
C’est effectivement largement plus, sur l’ensemble du semestre (474 M€), qu’au 1er semestre 2021 (153 M€), comme le souligne l’ASPIM. Mais on reste loin, très loin, des niveaux atteints avant la crise sanitaire. Ces véhicules pouvaient alors représenter jusqu’à 20% de la collecte totale (18% au 1T 2020, avec 1,3 Md€ de souscriptions nettes). Leur heure de gloire semble passée. D’ailleurs, comme on pouvait le pressentir le trimestre dernier, leur capitalisation est désormais inférieure à celle des sociétés civiles immobilières. Ces dernières affichaient un actif net de 21,7 Md€ fin juin (contre 19,9 Md€ fin mars). La capitalisation des OPCI, elle, a légèrement baissé, sous l’effet de leur poche immobilier coté[1]. Elle s’affichait à 20,7 Md€ à la fin du dernier trimestre. Contre 20,9 Md€ trois mois plus tôt…
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Et des détachements de coupons qui sont venus en diminution de l’actif net global, précise l’ASPIM