Les fonds immobiliers (SCPI, sociétés civiles immobilières et OPCI) ont collecté 3,4 Md€ au 3e trimestre 2022. Soit 11,6 Md€ depuis le début de l’année. C’est 48% de plus que sur les neuf premiers mois de 2021. On observe toutefois un léger tassement des souscriptions… Focus sur les dernières statistiques ASPIM et IEIF.
La collecte des fonds immobiliers accessibles au grand public « ne faiblit pas ». C’est la formule employée par l’ASPIM pour qualifier les chiffres du 3e trimestre, rendus publics le mercredi 19 octobre. Avec 3,4 Md€ de souscriptions nettes, les SCPI, sociétés civiles à vocation immobilière, et OPCI, affichent de fait un bonus de 50% par rapport au 3T 2021.
Fonds immobiliers non cotés : léger tassement de la collecte au 3T 2022
Sur les neuf premiers mois de l’année (11,6 Md€), la progression par rapport à la même période en 2021 est dans la même épure : +48%. On peut donc toujours parler de « très bons niveaux de collecte ». Mais, à y regarder de plus près, on observe toutefois un léger tassement de la dynamique à l’œuvre depuis plus d’un an. La collecte du 3e trimestre est, de fait, inférieure à celle du trimestre précédent (4,2 Md€). C’est la première fois, depuis le 3e trimestre 2021, qu’une progression trimestrielle n’est pas au rendez-vous. Le signe d’une inflexion de tendance ? Jean-Marc Coly, le président de l’ASPIM, le dit à demi-mots. « Les gérants sont très attentifs aux conséquences possibles de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt », estime-t-il. Après avoir rappelé que les niveaux de collecte actuels étaient toujours « globalement supérieurs aux niveaux d’avant-crise ».
Les SCPI captent toujours l’essentiel des souscriptions nettes des fonds immobiliers
La « valeur refuge » immobilier continue néanmoins, pour l’heure, d’attirer les épargnants. La star SCPI se taille, comme d’habitude, la part du lion. Avec une collecte nette de 2,3 Md€, ces véhicules trustent plus de 60% des souscriptions nettes. 68,05%, très exactement. Comme au 1T 2022 (68,35%). Et mieux qu’au 2T (60,89%). Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte s’établit à 7,5 Md€. 45% de mieux que sur la même période en 2021. Ce sont toujours les SCPI investies majoritairement en bureaux qui restent majoritaires (43% de la collecte du 3T). Suivies des SCPI diversifiées (29%). Ces nouveaux flux de capitaux permettent à la capitalisation des SCPI de gagner 3%. Pour s’établir à 86,5 Md€ à la fin du 3T 2022. Soit, pour mémoire, un niveau plus de 8 fois supérieur à celui qu’elles atteignaient il y près de 20 ans…[1]
Les sociétés civiles immobilières poursuivent leur marche en avant
La catégorie « montante » des sociétés civiles immobilières n’a pas encore atteint ce score capitalistique. A la fin du 3e trimestre, elles affichaient cependant déjà 23 Md€ de capitalisation. Grâce à une collecte particulièrement soutenue ces derniers trimestres. Et à la multiplication des véhicules, lancés spécifiquement pour répondre à la demande croissante des réseaux d’assurance-vie. Au 3T 2022, les SCI n’ont pas réédité l’exploit du 2T (1,4 Md€ de collecte nette). Mais font aussi bien qu’au 1T 2022 (1 Md€). Et mieux qu’au cours de tous les trimestres de l’année 2021. Leur part de marché relative se situe donc toujours dans la fourchette 25%-30% de la collecte globale. A l’inverse, celle des OPCI continue de plonger…
La collecte des OPCI plonge à nouveau
Ces derniers avaient, à peine, relevé la tête au deuxième trimestre. Leur collecte chute de nouveau au 3e. Selon l’ASPIM, ils n’auraient recueilli que 80 M€ de nouveaux capitaux. C’est effectivement mieux qu’au 3e trimestre 2021 (34 M€). Mais moins qu’au 2e trimestre 2022 (270 M€). Et surtout, beaucoup, beaucoup moins que leurs niveaux de collecte d’avant-crise (jusqu’à 1,3 Md€ de souscriptions nettes au 1er trimestre 2020, par exemple). Leur part relative dans la collecte chute donc une nouvelle fois : 2,37%. Contre, donc, plus de 20% au début de l’année 2020. Leur capitalisation, en raison de l’effet marché, est en outre en recul. Elle passe de 20,7 Md€, fin 2T, à 20,6 Md€, fin 3T.
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Fin 2003, la capitalisation des SCPI atteignait 10,5 Md€ (source : IEIF)