L’édition 1983-2023 de l’étude IEIF « 40 ans de performances comparées » confirme la forte dichotomie qui s’est instaurée entre les différentes classes d’actifs immobilières. Leurs performances, globalement, rétrogradent dans la plupart des classements.
L’édition 2024 des « 40 ans de performances comparées »[1], une étude publiée chaque année par l’IEIF, confirme la forte dichotomie qui s’est désormais instaurée entre les différentes classes d’actifs immobilières. Celles « dont le modèle a été sensiblement fragilisé par la crise sanitaire », comme le souligne Stéphanie Galiègue, directrice générale déléguée de l’IEIF, rétrogradent dans les classements sur courte et longue période. D’autres font encore de la résistance. Mais, globalement, l’immobilier est entré en « phase de correction ».
L’immobilier s’ajuste au nouveau cycle économique
L’immobilier s’adapte en effet, à son tour, au nouveau cycle économique. Caractérisé par une inflation élevée, une croissance économique atone, et des taux d’intérêt plus élevés. Les actions et les obligations ont déjà fait « une grande partie du chemin » pour s’ajuster, rappelle l’Institut. Les classes d’actifs immobilières suivent désormais leurs traces. Ce qui se traduit par des performances moindres sur longue période. Voire négatives sur courte période. Parmi les plus touchées figurent évidemment les actifs de bureaux et de commerces. Ces derniers[2] qui, par exemple, se positionnaient à la deuxième place sur 15 ans l’an dernier, avec un taux de rendement annualisé de 7,2%, reculent en 7e position dans le classement 2023. Avec un TRI moyen ramené à 6,1%. Idem, sur la même période, pour les bureaux France.
Fort rebond de la performance des foncières
La correction de leur valeur, l’an dernier, les décale de la 4e à la 10e place. La révision, à la baisse, de leur TRI annuel est encore plus drastique. Ce dernier passe de 5,7% sur la période 2007-2022 à 4,8% sur la période 2008-2023. En l’espace d’un an, le classement des placements sur les 15 dernières années est d’ailleurs très significativement chamboulé. Au bénéfice, surtout, des placements actions, en forte reprise en 2023. Les actions, toutes catégories confondues, passent ainsi d’un TRI moyen sur 15 ans de 4%, sur la période 2007-2022, à 9,9%, sur la période 2008-2023. Les foncières cotées en Bourse profitent également de leur rebond. Leur TRI passe de 3% à 8,9%. Elles occupent de ce fait la 3e marche du podium des placements les plus performants sur la période 2008-2023. Derrière donc, les actions « green » Europe, et les actions en général.
Le secteur des locaux industriels résiste
Sur cette même période, la seule classe d’actifs immobilières en direct a avoir accentué son rendement est le secteur des locaux industriels, au sens large. Les actifs logistiques et les locaux d’activités ont en effet connu au cours des dernières années une forte appréciation de leurs valeurs vénales. Sur plus longue période (30 ans, soit la période 1993-2023), l’immobilier conserve en revanche encore le leadership. Selon l’IEIF, les actifs logement et les foncières occupent les deux premières places, devant les actions. Avec des TRI respectifs de 9,3%, 8,2% et 7,7%. Sur 40 ans (1983-2023), les actions retrouvent leur suprématie, comme le constataient déjà les 5 dernières éditions de l’étude IEIF.
Les actions dominent toujours les classements de performances sur longue période
Elles se placent en pole position, avec un TRI de 12,3% (vs 15,1% sur la période 1982-2022). Le logement parisien se positionne à la deuxième place (10,4% vs 10,8% l’an dernier). Et les foncières, à la 3e (9,2% vs 11,5%). Suivent les OPCI (8,6%) et les SCPI (7,9%), aux mêmes rangs que l’an dernier. Mais avec un rendement moyen amputé d’environ 1%…
Les résultats des études des années précédentes
- Performances des placements sur longue période : 2022, une année charnière…
- Performances des placements : le critère sectoriel prend encore plus d’importance
- L’immobilier, des performances sectorielles de plus en plus contrastées
- L’immobilier, véritable « performeur » dans la durée
- Immobilier, en tête des palmarès sur toutes les périodes, ou presque…
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés immobiliers, les fonds immobiliers et le financement. L’IEIF compte aujourd’hui 140 sociétés membres (2/3 d’investisseurs, 1/3 d’autres acteurs).
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] « 40 ans de performances comparées, 1983-2023 », édition 2024 – IEIF.
[2] Commerces France.