Aujourd’hui nous allons parler d’un sujet d’actualité, la réforme des retraites.
Je ne pense pas vous l’avoir déjà dit, mais je suis le lointain descendant d’un soldat de l’armée romaine : a-t-il pris sa retraite avant de tomber amoureux de mon aïeule, ou est-il d’abord tombé amoureux d’elle avant de quitter l’armée, toujours est-il que ce jeune retraité s’est installé au sud du Massif Central, dans ce qu’on appelait alors la Gaule Celtique. Je suis donc un spécialiste du sujet des retraites.
Vous vous demandez peut-être comment j’ai pu remonter aussi haut dans mon arbre généalogique ? Bon, j’avoue, j’ai sauté quelques étapes pour aller directement à mon origine. En fait, la légion romaine avait un système de retraites. Quand un soldat avait fait son temps, il se voyait attribuer, dans les terres conquises, un lopin de terre plus ou moins grand selon son grade. Ensuite, les gens autour, bien sûr, l’appelaient « le soldat ». Mars, dieu de la guerre, d’où les Martin, Martel… Marty, et me voilà !
Alors parlons de la réforme. En 1950, on parlait surtout des hommes puisque l’emploi était majoritairement masculin. La retraite de ces messieurs était à 65 ans, et leur espérance de vie était alors de 64,5 ans. Devinez quoi, le financement des régimes n’était pas un sujet.
Aujourd’hui, l’âge de la retraite est officiellement de 62 ans. L’espérance de vie est de 79 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes. C’est une très, très bonne nouvelle, mais qui soulève une question de financement.
En 1950, le PIB par habitant, toutes personnes confondues, travaillant ou ne travaillant pas, était proche de 500 €. Aujourd’hui, il est proche de 35 000 €. Alors, avec tellement plus de richesse, on ne pourrait pas financer les retraites ?
Financement des retraites
Pas si simple, car nous avons aussi plus de dépenses qu’il y a 70 ans. La voiture, les équipements de la maison, les vacances, le digital, et aussi les autoroutes, les hopitaux, les universités, bref nous avons un train de vie individuel et collectif beaucoup plus élevé. Et il y a aussi la décence, c’est-à-dire tout ce qui tourne autour de la protection sociale. Donc, plus de richesse, mais beaucoup plus de charges.
À partir de là, pour financer les retraites, il y a des solutions dont on parle beaucoup, et d’autres dont on parle moins.
On parle beaucoup, bien sûr, de retarder l’âge de départ ou, ce qui revient au même, d’allonger la durée des cotisations.
Mais on s’attaque moins au fait que nous avons en France des régimes très différents, qui produisent des inégalités : pour le même revenu et les mêmes cotisations, les prestations sont loin, très loin d’être les mêmes selon les régimes. C’est là que la réforme est d’autant plus délicate que nécessaire. C’est là qu’il faudra de l’habileté et du courage.
Tant que cette réforme-là ne sera pas faite, le problème des retraites restera d’actualité, encore, et encore, et encore, car les questions d’âge de départ ou de durées de cotisations sont mal posées si on ne commence pas par établir une certaine similitude entre les efforts et les résultats, tous régimes confondus.
Retraite et prospérité
Et puis, il y a un autre sujet dont on parle peu quand on parle retraite. Permettez-moi de revenir sur l’expérience de mon lointain ancêtre. Tant que l’armée romaine a été victorieuse, ses soldats ont été récompensés à la hauteur de ce qu’on leur avait promis pour leurs vieux jours. C’est le véritable enjeu d’aujourd’hui pour les retraites : elles ne seront bien financées que si nous gagnons la guerre économique, celle de la prospérité !
Je vous souhaite une belle journée !