Bonjour,
Aujourd’hui nous allons parler de Jules Verne. Pourquoi lui ? Parce qu’il n’a pas écrit seulement Voyage au centre de la Terre, Le tour du monde en quatre-vingt jours, Autour de la Lune ou Michel Strogoff. Savez-vous que dans l’un de ses livres il explique pourquoi, d’après lui, les loyers sont chers à Paris ?
Oui, il y a des liens entre Jules Verne, l’immobilier et la pierre papier. En fait, en 1863, il a écrit un livre qu’il a appelé Paris au XXème siècle, et son éditeur Hetzel a refusé ce manuscrit. C’est Hetzel pourtant qui allait bientôt faire la fortune littéraire de Jules Verne en publiant Cinq semaines en ballon puis de nombreux autres livres du maître.
Il a refusé de publier Paris au XXème siècle, parce qu’il le trouvait mal écrit et sans intérêt. C’est pourtant un livre savoureux quand on le lit aujourd’hui. Par exemple, Jules Verne imagine l’anglais devenu langue dominante, il voit avec désespoir les femmes en pantalon, et il évoque de nombreux détails fascinants comme celui où l’un des personnages est choqué parce que, je cite, « ils ont osé construire un monument au beau milieu de la cour du Louvre ! ».
Mais voilà. Si l’on tient compte du fait que l‘auteur n’a pas anticipé les deux guerres mondiales puis la guerre froide, donc que d’une certaine façon nous avons été privés de XXème siècle, c’est un Paris au XXIème siècle qui nous est présenté. Et que dit ce visionnaire ?
J’en retiendrai deux points. Une question de société, d’abord. Ce que craint Jules Verne, c’est que le progrès qu’il appelle technique étouffe les valeurs culturelles dans notre société. En ce sens c’est un livre triste, l’un des seuls livres où il considère l’aspect négatif du progrès, la version cauchemar. C’est probablement ce qui a choqué son éditeur.
Le second point est plus proche de nos sujets. Pour Jules Verne, le progrès modifie l’urbanisme, nécessite de refaire toutes les villes. Et c’est là que nous pouvons être impressionnés, il imagine que ce sont des sociétés faisant public à l’épargne qui vont reconstruire Paris, Lyon, Bordeaux et toutes les villes de France et en rester propriétaires. A son époque, l’épargne passait par là Bourse, il imagine donc un destin grandiose pour les Foncières, cette forme originelle de la pierre papier. Les Foncières ne sont pas restées seules dans la course. Au milieu des années soixante on a vu apparaître les SCPI, puis au début des années deux mille les vieilles Foncières sont venues des SIIC, et enfin il y a quelques années à peine sont venus les OPCI.
Reprenons le rêve de Jules Verne : les instruments de la pierre papier ont comme vocation de mobiliser l’épargne vers la transformation de l’immobilier pour répondre à l’économie nouvelle. Une vocation à grande échelle.
Et pourquoi pas. Si Jules Verne avait raison !