L’immobilier est dans l’économie réelle. Les Banques Centrales font des efforts désespérés pour soutenir l’économie. Plus d’investissements et de crédits vers l’immobilier orienteraient une partie de la masse de liquidités vers l’économie réelle.
Bonjour,
Une idée circule sur l’immobilier, banale, presque évidente à force d’être entendue : l’épargne qui va vers la pierre fait monter les prix, et de plus c’est de l’argent qui ne va pas vers l’économie.
Eh bien, cette idée est doublement fausse.
La hausse des prix de l’immobilier, parlons-en
Personne n’a entendu parler des taux nuls ou négatifs, des Banques Centrales qui inondent le monde de liquidités ? Les actifs (obligations, actions, immobilier) sont en quantité limitée : vous mettez plus d’argent dans le système, c’est mécanique : le prix des actifs s’envole.
Sans vouloir écorner notre fierté nationale, la hausse des prix des actifs en France, et les immeubles en centre-ville sont des actifs, dépend plus des Banques Centrales, avec leurs milliers de milliards de dollars, que des épargnants consciencieux que nous sommes.
Mais il y a plus important encore dans cette idée fausse selon laquelle investir dans l’immobilier ne contribue pas à l’économie.
Imaginons un instant que d’un seul coup, on investisse beaucoup, beaucoup plus :
-
- dans les SCPI et les OPCI pour le non coté,
- dans les SIIC en Bourse,
- dans les FPCI -fonds de placement en capital investissement – pour l’immobilier de transformation,
- dans le crowdfunding immobilier pour la promotion,
allons plus loin, et imaginons que les investisseurs institutionnels décident soudain eux aussi d’investir massivement vers les infrastructures et l’immobilier. Que se passerait-il alors ?
L’immobilier dans l’économie
Il y aurait trois conséquences :
-
- D’abord, les fonds d’investissements, institutionnels ou pour l’épargne privée, sont très en avance sur le front de la réduction des dépenses énergétiques. Ce serait donc formidable pour l’environnement, et ce serait formidable aussi pour l’économie : en effet, moins de dépenses, pour le même service logement, bureau ou commerce, cela signifie gain de productivité à l’échelle de l’économie. L’argent non dépensé pourrait être utilisé ailleurs. Ce serait un facteur de soutien, en face des facteurs qui pèsent aujourd’hui sur la croissance.
- Il y aurait ensuite une autre conséquence, tout aussi sensible. Les fonds, qu’ils soient institutionnels ou tournés vers l’épargne privée, achètent, mais surtout transforment des immeubles et des quartiers. Nombre d’entre eux construisent. S’il y avait beaucoup d’investissement dans cette direction, cela permettrait d’aller plus vite pour adapter nos villes – sans parler du Grand Paris. Or la croissance est tirée par les villes, par les métropoles, elle dépend étroitement de la concentration capital/travail innovation, la croissance dépend de l’optimisation du temps travail/domicile, elle dépend de la proximité des activités économiques et culturelles. Ces investissements seraient donc un facteur considérable de soutien pour la croissance. Et au passage d’ailleurs, par l’augmentation du nombre d’actifs, ils allégeraient la tension sur les prix.
- La troisième conséquence d’un afflux plus important d’épargne immobilière, par les institutionnels ou par les particuliers, ce serait d’accompagner les nouvelles formes de travail. Les jeunes entreprises et les startups – et qui d’autre créée des emplois aujourd’hui ? – ont besoin de locaux différents. Il faut des investissements pour leur apporter ces locaux, pour aider ces entreprises dans leur combat pour la croissance ou au moins pour la survie.
Autrement dit, augmentons massivement les flux d’épargne vers l’immobilier et vers les produits de la pierre papier, et l’économie y gagnera.
Immobilier et économie réelle
Les Banques Centrales se plaignent : malgré leurs efforts gigantesques, une infime partie de l’argent qu’elles distribuent retourne vers l’économie. Pourtant, avec les infrastructures et l’immobilier, nous avons pour toutes ces liquidités une plateforme d’atterrissage dans l’économie réelle.
Alors pourquoi ne pas y aller à fond, au lieu de critiquer le secteur immobilier et ses prix qui montent ?
Cela me fait penser à ce que disait de Gaulle d’André Malraux : « Ce n’est pas la vie, Malraux. Il n’y a pas d’imbéciles dans les romans de Malraux ». Ah, si tout le monde était intelligent…
Je vous souhaite une très, très bonne journée
Voir aussi