Le plan de relance de deux secteurs essentiels de l’économie, l’automobile et l’immobilier, s’avère très compliqué. Il lui faut à la fois soutenir ces deux activités tout en les modifiant profondément. Car, en se dissipant, le brouillard de la crise financière a mis en lumière leur problème de fond : l’inadaptation de l’offre aux besoins. Au cours de la dernière décennie, les deux secteurs n’ont pas suffisamment fait preuve d’anticipation. C’est évident pour l’automobile. Si elle doit désormais être soutenue, ce n’est plus pour fabriquer les voitures du passé, mais pour accélérer les mutations technologiques vers la voiture du futur, propre et indépendante des énergies fossiles. C’est vrai aussi pour l’immobilier, placé depuis plusieurs années en face d’un immense défi : produire plus, moins cher et « durable ».
La mobilisation nécessaire de tous les acteurs de la chaîne immobilière (urbanistes, aménageurs fonciers, architectes, constructeurs, distributeurs, financeurs…) va devoir se faire. En ces temps de retour en grâce de l’interventionnisme, le chef d’orchestre tout trouvé pour cette grande action concertée est l’Etat. Ses premières mesures s’inscrivent dans la logique annoncée : soutenir l’activité sans entraver la baisse des prix. L’achat « à prix coûtant » de 30 000, voire 45 000 et, peut-être 70 000 logements en l’état futur d’achèvement par les bailleurs sociaux en est une illustration. Le cantonnement d’un nouveau « prêt à taux zéro majoré » au seul marché du neuf en serait une autre. En effet, dans l’ancien, les prix doivent continuer de baisser pour resolvabiliser les acquéreurs. Et pour la suite ? Le projet de loi sur le logement a montré ses insuffisances au cours des discussions parlementaires. De l’avis de tous, il n’est pas à la hauteur des enjeux. Bien que déclaré d’urgence, il a été finalement reporté. Un nouvel examen devant la représentation nationale aura lieu mi-janvier avec, probablement, de nouvelles orientations (mais peut être pas la même ministre…). En attendant, terminons l’année sur un clin d’oeil en saluant l’initiative d’un grand promoteur national dans l’un de ses programmes alsaciens. Pour relancer de concert l’automobile et l’immobilier, il offre une voiture pour l’achat d’un logement.
Christian Micheaud