Evoquer l’érosion programmée des pensions de retraite et la nécessité pour chacun de se constituer un capital pour ses vieux jours est devenu un sujet tabou. Chaque fois que l’on s’avance sur ce terrain, il est toujours des voix pour s’élever contre ce « vilain procédé » qui consiste à faire peur aux Français pour mieux leur vendre de l’épargne retraite. Ecartons les procès d’intention et regardons les problèmes en face. D’abord celui de la retraite, ensuite celui de l’épargne.
L’actualité apporte une nouvelle raison de s’inquiéter pour les retraites. Les régimes complémentaires ARRCO et AGIRC perdent 3,5 milliards d’euros par an mais la « sagesse » commande de ne rien faire pour l’instant : ni report de l’âge de la départ, ni augmentation des cotisations. Les partenaires sociaux se sont entendus en ce sens. Ils viennent de conclure un accord – « peu glorieux », selon les mots d’un syndicaliste rapportés par Les Echos -, aux termes duquel le problème est renvoyé à l’Etat, à qui il reviendra de trancher… l’année prochaine !
Concernant l’épargne, la récente crise financière a rebattu les cartes. Elle a redonné du lustre à l’immobilier, « un placement finalement pas si mauvais que cela », comme on l’entend dire en ce moment. A Pierrepapier.fr, nous rappelons aux épargnants l’intérêt qu’il y a pour eux de se constituer un capital afin d’améliorer l’ordinaire une fois qu’ils seront en retraite. Et si nous soutenons l’investissement immobilier collectif, c’est parce qu’il nous semble bien adapté à l’objectif recherché. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler « hurler avec les loups » !
Regardons ce qui vient de se passer avec la crise financière. Les analystes nous disent à présent qu’elle était prévisible, que d’aucuns l’avaient d’ailleurs prévue mais qu’ils n’ont pas été entendus. Tout le monde a laissé faire, comme aujourd’hui tout le monde laisse faire pour les retraites. C’est peut être un sujet qui fâche, mais ce n’est pas une raison pour le taire. Même si, entre Cassandre et Pythie, l’expression est un exercice périlleux.
Christian Micheaud