La tourmente financière vient d’apporter une nouvelle preuve de la sécurité de l’immobilier. Un immeuble ne se valorise peut-être pas autant qu’une banque d’affaires, mais il ne se dévalorise jamais à la même vitesse, ni dans les mêmes proportions. La correction immobilière en cours n’a pas la brutalité de celle subie, notamment, par les valeurs financières. Pour une raison simple : la pierre est une denrée à part, qui croît lentement mais ne disparaît jamais. L’offre évolue dans des proportions contenues, en résidentiel comme en bureau, dans l’ancien comme dans le neuf. La demande, en revanche, s’avère plus volatile. Hier omniprésente, elle a fait beaucoup monter les prix. Aujourd’hui, elle s’est fortement contractée, sans disparaître complètement. Acquéreurs et investisseurs sont toujours là, mais beaucoup ne sont plus assez solvables pour emprunter. Bienheureux ceux qui investissent en fonds propres ! Pour les autres, il appartient désormais au marché de les resolvabiliser. Comment ? Dans l’ancien, par un ajustement des prix. Dans le neuf, par une adaptation de la production. Et dans tous les cas, par une détente des conditions de crédit. Cela prendra du temps. Réactive et entreprenante, la pierre papier s’adapte vite. Trois événements, survenus au cours de cette folle semaine, le montrent. En Bourse, dans un marché fortement baissier, les SIIC ont fait preuve de résistance*, confirmant leur statut actuel de valeurs défensives. Hors Bourse, l’UFG a annoncé un ajustement de prix de ses SCPI, afin de coller au marché. Enfin, BNP Paribas REIM et Primonial ont lancé Primopierre, une nouvelle SCPI classique diversifiée. Dans un contexte de reprise des rendements et de rareté du crédit, la naissance d’une SCPI, investisseur en fonds propres par excellence, est un heureux événement.
* Au 17 septembre, l’indice Euronext IEIF SIIC France avait perdu 3,82 % sur une semaine et 13,97 % depuis le début de l’année, alors que la CAC faisait respectivement -6,62 % et -26,43 %.
Christian Micheaud