Daniel Collignon, directeur général de Spirica, revient sur l’actualité des fonds en euros. Dont les rendements, hausse des taux d’intérêt oblige, sont eux aussi de nouveau orientés à la hausse. Point de vue.
A quoi sert un fonds en euros ?
Les fonds en euros ont été créés dans les années quatre-vingt. A une époque où les taux d’intérêt -et l’inflation, d’ailleurs- étaient très élevés. La rentabilité d’un fonds en euros était alors forte. Elle permettait de faire fructifier son épargne sans autre effort.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les choses ont changé. La rentabilité d’un fonds en euros était, ces dernières années, plutôt de l’ordre de 1%. Le fonds en euros n’est donc plus l’élément central de l’épargne. Il sert en revanche toujours à pondérer le risque global d’un contrat d’assurance-vie. Investir dans un fonds en euros, en complément d’un placement plus risqué, diminue en effet le niveau de risque global. Le fonds en euros peut aussi être utilisé comme un placement d’attente. Dans l’attente, par exemple, d’une opportunité pour se placer sur les marchés financiers. Ou, à l’inverse, pour protéger son capital pendant une période où les marchés sont chahutés. Il permet de sortir temporairement des unités de compte. Et d’attendre que les choses se calment, pour y revenir.
Un fait marquant, qui pourrait changer la donne ?
Aujourd’hui le fait marquant, dans l’environnement économique et financier, est la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. Les deux phénomènes sont corrélés. Mais ils ont des effets très différents sur un fonds en euros. L’inflation a un effet négatif sous toutes les formes de placement. Car elle prive l’épargnant d’une partie de son pouvoir d’achat. En « rognant » une partie de son épargne. Les taux d’intérêt, quant à eux, et quand ils sont orientés à la hausse, permettent à l’inverse d’investir de manière plus efficace l’épargne des assurés au travers des fonds en euros.
Qu’y a-t-il dans un fonds en euros ?
Un fonds en euros, c’est un gros portefeuille. Dans lequel il y a beaucoup de placements différents. Mais, surtout, des placements obligataires. C’est la raison pour laquelle la rentabilité d’un fonds en euros dépend des taux d’intérêt des obligations dans lesquelles il a été investi.
Et les taux d’intérêt remontent… C’est donc une bonne nouvelle pour les fonds en euros ?
Oui, les taux d’intérêt remontent. Cela va permettre d’augmenter le taux de rendement moyen des placements obligataires du fonds en euros. Et, donc, d’améliorer sa rentabilité. Bien entendu, un fonds en euros est déjà investi dans des obligations. Ces dernières seront conservées. L’augmentation de la rentabilité des portefeuilles obligataires sera donc progressif. Elle dépendra des nouveaux versements effectués par les assurés. Si le fonds en euros est de faible ampleur -en termes capitalistiques-, et que les nouveaux versements sont importants, l’augmentation de cette rentabilité sera assez rapide. Si, à l’inverse, il s’agit d’un « gros » fonds en euros, et que les versements sont faibles, l’augmentation de la rentabilité sera beaucoup plus lente.
Livret A vs assurance-vie : qu’en dire ?
On compare souvent le livret A et l’assurance-vie. Or, ce sont deux placements de nature totalement différente. Le livret A est un placement de très court terme. Alors que l’assurance-vie est un placement à long terme. Ceci dit, il y a néanmoins une « connexion ». Car c’est le taux de rendement du livret A qui sert de référence à la fixation des taux de participation aux bénéfices des contrats d’assurance-vie.
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A propos de Spirica(i)
Spirica, filiale du Crédit Agricole Assurances, est spécialisée dans la conception et la gestion de solutions d’assurance vie innovantes et sur mesure, distribuées par l’intermédiaire de ses partenaires : plateformes de conseillers en gestion de patrimoine, banques privées, courtiers internet.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.