Virginie Wallut, Directeur recherche et analyses immobilières à La Française, est revenue, durant le salon Patrimonia, sur les enjeux et les opportunités du projet du Grand Paris. Bureaux, logements : est-il encore temps d’y investir, et quelles zones géographiques privilégier ? Réponses.
Pierre Papier – Le « Grand Paris », quel objectif ?
Virginie Wallut – Le Grand Paris, d’abord, part d’un constat simple : l’inadéquation entre le réseau de transports en commun actuel et les dynamiques territoriales. Tout ramène à Paris dans les transports en commun. Alors que le renouvellement économique et social de Paris est situé en banlieue. Le Grand Paris a pour objectif de venir « casser » cette situation. Pour créer de la complémentarité entre les banlieues, et pour créer une agglomération multipolaire.
Pierre Papier – Le « Grand Paris », en quelques chiffres ?
Virginie Wallut – En quelques chiffres, le Grand Paris c’est 200 kilomètres de nouvelles voies. Soit l’équivalent de l’ensemble du réseau actuel. Ce qui va permettre à environ 2,5 millions de nouveaux passagers de venir utiliser ces mobilités douces, sachant que ces futurs nouveaux passagers, actuellement, prennent leur voiture… Le Grand Paris va donc également participer à faire de l’agglomération parisienne une agglomération durable et respirable.
Pierre Papier – Quid de l’évolution du marché des bureaux en Ile-de-France ? Y aura-t-il des grands gagnants… et des grands perdants ?
Virginie Wallut – Bien évidemment, le projet du Grand Paris va irriguer pas mal de territoires. Mais, en termes de bureaux notamment, il y aura effectivement des grands gagnants. Certains territoires, déjà établis, vont voir leur centralité renforcée. Et d’autres territoires qui, malheureusement, vont perdre un peu en attractivité. Parmi les « grands gagnants », on peut citer : Saint-Denis, mais aussi La Défense. Et, plus à l’Est, le Val de Fontenay. Boulogne et Issy-les-Moulineaux vont aussi voir leur attractivité renforcée. Parmi les nouvelles centralités qui vont émerger, je pense à Asnières-Gennevilliers -qui va se retrouver au milieu d’un arc très dynamique qui va de La Défense à Saint-Denis-, ainsi qu’à la tangentielle Sud, entre le Kremlin-Bicêtre et Thiais.
Pierre Papier – Et pour le secteur résidentiel ?
Virginie Wallut – L’aspect résidentiel, c’est effectivement là où se joue le cœur, ou l’enjeu, du Grand Paris. Il va y avoir beaucoup de territoires qui vont voir leur attractivité très renforcée, avec des créations de valeur et la surperformance par rapport au reste de l’Île de France. En revanche, la question du timing est primordiale, puisque la surperformance va être ravivée par un effet de rattrapage. Une fois que cet effet de rattrapage sera passé, on va retomber dans l’ère moyenne. En conséquence, hors effet de rattrapage, les croissances de prix les plus importantes seront concentrées dans les localisations les plus centrales…
Propos recueillis par Pierre Papier
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(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société.