Cinq sociétés de gestion auront vu leur SCPI Pinel agréées avant la période estivale. C’est mieux que le Duflot qui n’avait compté que deux acteurs. C’est assez pour que des différentiations en termes de stratégie d’investissement voient le jour. On reste pourtant loin de l’énorme succès du Scellier.
Ça y est, le Club des Cinq existe bien. Mais leurs membres ne s’appellent pas Claude, Annie, François, Mike et encore moins Dagobert, comme dans les romans d’Enid Blyton. Non ! Le nouveau Club des Cinq est celui des SCPI Pinel, le nouveau cadre fiscal autorisant des réductions d’impôts lors de l’investissement dans les logements intermédiaires.
La Française REM et Ciloger, les deux seules sociétés de gestion à avoir lancé des SCPI Duflot, sont au rendez-vous. A leurs côtés, Inter Gestion et Urban Premium ont mis à profit le dispositif qui, cette fois, est élargi aux rénovations de l’ancien en centre-ville. Enfin, Allianz renoue avec sa tradition de SCPI fiscales investies dans le logement. En effet, cette filiale de compagnie d’assurance, si elle a snobé la SCPI Duflot, reste l’un des plus gros acteurs de ce segment avec un encours en Robien, Scellier et Girardin de plus de 500 millions d’euros sur un total de 3,67 milliards pour l’ensemble des SCPI d’immobilier résidentiel au 31 décembre dernier.
3 des SCPI Pinel ont opté pour une obligation de location des biens de la SCPI de 9 années, tandis que la SCPI Vitalim gérée par Urban Premium et Pierre Habitat gérée par Inter Gestion sont les seules à proposer une réduction fiscale de 21 % en échange d’une location des appartements pour une durée minimum de 12 années. A chacune de ces périodes, il convient de rajouter près de 3 années couvrant l’acquisition, voire les travaux et, à la fin de la durée de location obligatoire, la cession de ces appartements.
Les ambitions de collecte de la plupart des acteurs tournent autour d’une trentaine de millions d’euros en sachant que la collecte pourra s’étaler sur les 2 années civiles 2015 et 2016 et qu’ils pourront procéder à une nouvelle augmentation de capital si la demande se fait sentir. Ciloger a dimensionné la première augmentation de capital de la SCPI CILOGER HABITAT 5 à un niveau un peu plus important, avec près de 43 millions d’euros pour la SCPI. Ciloger sait qu’elle peut compter sur ses multiples canaux de distribution qui allient la Caisse d’Épargne, la Banque Postale, la BPE, Axa Banque ainsi que des plateformes, banques privées et ses partenaires CGPI.
L’ensemble des SCPI Pinel pourra investir dans les zones A (Région parisienne, Côte d’Azur et frontière franco-suisse) et B1 (grandes métropoles de plus de 250 000 habitants), cependant Inter Gestion (Pierre Habitat) mettra en œuvre son savoir-faire de réhabilitation dans les zones A bis et A exclusivement. De son coté la SCPI Vitalim complètera sa stratégie d’investissement en acquérant des biens en dehors de ces 2 zones, à Bordeaux par exemple, et elle enrichira sa palette d’investissement en achetant des immeubles de bureaux à transformer en logements.
La liste de ce Club des Cinq n’est pas forcement limitative, quoique, pour être opérationnel en fin d’année, il vaille mieux disposer de son visa AMF avant l’été. On voit que le Pinel fait davantage recette que le régime Duflot qui l’a précédé, même si les différences (mise à part la rénovation autorisée avec le Pinel) sont assez minimes (la réduction porte cette fois sur la totalité du montant des souscriptions et non 95 %). Cependant, le Pinel bénéficie de l’exemple des SCPI de Ciloger et de La Française qui ont prouvé qu’en étant sélectif, ce cadre permet des investissements satisfaisants. Isabelle Rossignol, Présidente de Ciloger, indiquait ainsi il y a quelques mois (pierrepapier.fr du 25 janvier 2015) que le rendement des parts de sa SCPI Duflot devait atteindre près de 2,5 %, le haut de la fourchette de ses prévisions. Ce qui, compte tenu de la réduction d’impôt et de l’espoir d’une plus-value à la revente des appartements en fin de période, se révèle compétitif dans un environnement de taux d’intérêt faibles.
Pour autant, ces premiers succès du Pinel sont à relativiser au regard de l’engouement suscité par le régime Scellier qui avait attiré près d’un milliard d’euros en 2010 et 680 millions d’euros en 2011 après que le régime a renforcé les exigences réglementaires des investissements.
pierrepapier.fr