Le fonds qatari devient le troisième actionnaire de la foncière qui a perdu son souffle spéculatif quand son actionnaire espagnol en difficulté s’est donné les moyens de conserver sa filiale française en recourant à une augmentation de capital en début d’année.
Par courrier reçu le 11 avril 2014, la société DIC Holding LL a déclaré avoir franchi en hausse, le 7 avril 2014, les seuils de 5% du capital et des droits de vote de Société Foncière Lyonnaise et détenir 3 978 554 actions Société Foncière Lyonnaise représentant autant de droits de vote, soit 8,55% du capital et 8,64% des droits de vote de cette société. Il devient ainsi le troisième actionnaire de la foncière derrière Colonial et Cacib (banque d’investissement du groupe Crédit Agricole). Il est précisé que ce franchissement de seuils résulte d’une acquisition d’actions de la SIIC hors marché. Parallèlement, le régulateur a été informé le 14 avril, du franchissement à la baisse du seuil de 5 % du capital et des droits de vote de Société Foncière Lyonnaise par The Royal Bank of Scotland qui affirme ne plus détenir aucune action de cette société.
Ces mouvements dans le tour de table de la SIIC spécialisée dans la détention d’immeubles de bureaux au cœur de la capitale interviennent à l’issue de la décision du premier actionnaire espagnol de Foncière Lyonnaise qui s’est donné les moyens de conserver sa filiale française malgré les difficultés qu’il a rencontré sur son marché domestique.
Dans les tous premiers jours de cette année, la donne a changé sur le titre de la société d’investissement immobilier cotée (SIIC) Foncière Lyonnaise. Les difficultés de son actionnaire espagnol Colonial, qui doit faire face à un endettement trop important et qui détient 53,45 % de son capital avaient aiguisé les appétits d’acteurs immobiliers qui ont commencé à se placer dans l’attente d’une cession de la participation de l’actionnaire de contrôle. Unibail-Rodamco est monté en mars 2011 jusqu’à 7,25 % du capital de Foncière Lyonnaise à un prix proche du cours actuel et le gestionnaire de fonds immobilier Orion s’était auparavant emparé en 2009 de 6,4 % de celui-ci au prix de 25 euros par action. Mais Colonial plutôt que de se défaire de sa participation dans la SIIC a annoncé le 2 janvier dernier faire le choix d’une augmentation de capital de 1 milliard d’euros. Ce qui fragilise la spéculation qui soutient le cours de Foncière Lyonnaise. En effet, dans le cadre du refinancement de sa dette dont 1,8 milliard d’euros devra être remboursé d’ici décembre 2014, Colonial a décidé de procéder à une augmentation de capital de 1 milliard d’euros. L’espagnol a déjà reçu des offres de souscription en provenance de trois investisseurs (Villar Mir, Grupo Santo Domingo et Amura Capital) pour la moitié des sommes visées (500 millions). Toutefois, ces engagements de participer à l’opération sont assorties de l’interdiction pour Colonial de vendre plus de 20% du capital de SFL qui vient s’ajouter à l’obligation de procéder à l’émission des nouvelles actions à un prix inférieur ou égal à 0,5 euro (soit une forte décote sur l’actif net réévalué de 1,34 euro) et à celle de déconsolider sa filiale de promotion Asentia, ainsi que d’obtenir le refinancement du prêt syndiqué de 1,8 milliard d’euros. Le cours de bourse de Colonial a plongé de 30 % en deux jours après cette annonce. Mais Colonial aurait pu souffrir davantage en cédant le contrôle de sa filiale française car c’est cet actif qui lui procure l’essentiel de son cash-flow et qui lui permet d’honorer les frais financiers relatifs à sa dette…
Le moindre caractère spéculatif sur ce titre a donc découragé la banque anglaise qui est sorti de son capital au profit d’un actionnaire ayant moins d’attente de retour sur investissement à court terme. Comme l’ensemble des fonds souverains, le fonds qatari trouve dans cette foncière une participation répondant à sa stratégie long terme.
à propos de Société Foncière Lyonnaise
Société Foncière Lyonnaise est une société d’investissement immobilier cotée (SIIC) spécialisée dans la détention et la gestion de portefeuille immobilier situé principalement dans les quartiers d’affaires parisiens. Les revenus locatifs par type d’actifs se répartissent comme suit :
- bureaux (84,3%) ;
- centres commerciaux et magasins (3,4%) ;
- autres (12,3%) : essentiellement parkings, logements, cinémas et théâtres.
A fin 2013, la valeur du patrimoine de SFL est évaluée (hors droits) à 4,1 milliards d’euros. Ce patrimoine immobilier se répartit entre bureaux (71%), commerces (25%), parkings (3%) et logements (1%).
Au premier trimestre 2014, les revenus locatifs consolidés de SFL diminuent légèrement à 36,4 millions d’euros au 31 mars 2014 contre 37,3 millions au 31 mars 2013. A périmètre constant, les loyers progressent de 0,9 M€ (+ 2,6 %) du fait, principalement, des nouvelles locations intervenues au cours de l’année 2013.
Au cours de 37,75 euros, le 15 avril 2014, sa capitalisation boursière ressort à 1,76 milliard d’euros.
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