La saison de publication des chiffres d’affaires trimestriels des sociétés foncières continuent d’égrener une modeste progression des loyers sur un mode de confiance, sans surprise majeure. Comme l’indique la dernière lettre du fonds immobilier 21, les foncières françaises vont bénéficier d’une forte indexation de leurs baux en 2012. En effet, elles vont bénéficier de la forte hausse des indices d’indexation du quatrième trimestre 2011 en France (Insee, 6 avril 2012) qui représente 6,9% sur 1 an pour l’Indice du coût de la Construction (ICC) et 3,3% sur 1 an pour l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC).
Parmi les sociétés qui viennent de publier leurs activités trimestrielles, Foncière des Régions s’en tire avec une honorable progression de 4,6 % de son chiffre d’affaires à 137,9 millions d’euros et de 3,5% de ses loyers à 126,8 millions d’euros. Ces données encourageantes sont soutenues par un bon taux d’occupation (95 %) les effets positifs de l’indexation des loyers (voir le graphique ci-dessous)
Le chiffre d’affaires de FDR soutenu par les investissements et l’indexation des loyers :
En marge de la publication trimestrielle, Foncière des Régions met l’accent sur les progrès accomplis en matière de refinancement de sa dette. Lors des trois premiers mois de l’année, la SIIC a procédé à 540 millions d’euros de nouveaux financements libellés à des taux compris entre 4 et 4,2 %, et à 500 millions d’euros supplémentaires en cours de négociation. Foncière des Régions dispose par ailleurs de 800 millions d’euros de disponibilités et lignes de crédits disponibles non tirées.
Sa filiale détenue à 31,6 % Foncière des Logements forte d’un patrimoine résidentiel de 3,3 milliards d’euros (73 % en Allemagne) affiche pour sa part une hausse limitée à 1,5 % à 49,6 millions d’euros pour ses loyers à périmètre constant (- 2 % en publié). A périmètre constant, les loyers progressent de 1,5% sous l’effet conjugué de l’indexation et des relocations réalisées à des niveaux supérieurs aux précédents loyers de + 5,6% en France et de + 0,5% en Allemagne depuis le 1er janvier 2012, alors que le taux de vacance reste limité (2,5%). Les cessions d’actifs expliquent principalement la baisse des loyers publiés. Par ailleurs, les revenus tirés de la gestion pour compte de tiers s’établissent à 1,1 million d’euros au 1er trimestre 2012 en progression de + 46% par rapport au 1er trimestre 2011, et ce, grâce à la signature de trois nouveaux contrats au cours de la période dus au savoir-faire des équipes d’Immeo Wohnen, plateforme allemande de Foncière Développement Logements (FDL).
Le chiffre d’affaires d’ANF Immobilier a augmenté de 8% à périmètre constant au 1er trimestre 2012, à 19,4 millions d’euros (+ 1 million). Par branche d’activité, les loyers encaissés sur le patrimoine des centres-villes de Lyon et Marseille détenu par la foncière cotée au statut SIIC ont augmenté de 12% à 10,9 millions d’euros. Voilà donc une dynamique qui paraît favorable à une bonne valorisation de cette affaire après que sa maison mère Eurazeo ait mandaté le 23 avril dernier la banque Lazard en vue d’étudier une éventuelle cession de sa participation ! En guise de perspectives, ANF Immobilier table toujours sur une croissance de ses loyers de centre-ville de 8% à périmètre constant. À périmètre constant, les loyers devaient atteindre 78 millions d’euros sur l’exercice (+ 6%).
Tendance également favorable pour la société de la Tour Eiffel qui enregistre une hausse de 2,5 % de son activité à 20,7 millions d’euros dont 17,5 millions de loyers. La SIIC est donc parvenue à gommer l’effet des cessions d’immeubles réalisées en 2011 (300 000 euros de loyers perdus) et profite de l’indexation des loyers existant pour un montant de 500 000 euros. C’est une bonne nouvelle alors que les analystes s’inquiètent des conséquences sur son cash-flow des arbitrages entrepris pour désendetter cette foncière. La société indique la signature de promesses de vente répondant aux objectifs annoncés de recentrage graduel du patrimoine vers des immeubles de bureaux rationnels, labellisés, à loyers modérés et situés en région parisienne. Selon elle, les cessions sous promesse au 31 mars 2012 s`élèvent à 16,9 millions d’euros et les négociations en cours porteraient le montant des arbitrages 2012 à plus de 50 millions d’euros.
Quant à Paref, ses trimestriels sont dans la continuité des chiffres annuels de 2011. Cette SIIC qui mêle la gestion d’un patrimoine immobilier tertiaire et une société de gestion pour compte de tiers affiche une baisse de 5 % à 7,7 millions au premier trimestre 2012. Ses loyers accusent un repli de 11,6 % (4,85 millions d’euros) en raison des cessions intervenues l’an dernier. A périmètre constant, la baisse n’est que de 1,9 %, marqué par un taux d’occupation en recul à 88 % fin mars contre 90 % fin décembre 2011. Fort heureusement, une nouvelle fois cette baisse des loyers issus de son patrimoine propre est compensée par la forte hausse des commissions de gestion pour compte de tiers qui passent de 1,58 à 1,85 million d’euros, dont 1,2 million d’euros de commissions de souscriptions de SCPI. A la fin mars, les encours sous gestion s’établissaient à 604 millions d’euros, soit un accroissement de 5% par rapport au 31 décembre 2011.
En marge de la publication de son activité trimestrielle, Paref a annoncé qu’elle entendait procéder au lancement d’une augmentation de capital de l’ordre de 8 millions d’euros, avec maintien du droit préférentiel de souscription. Le groupe souhaite, grâce à ces capitaux, « participer au lancement de nouveaux fonds institutionnels, principalement d’organismes de placements collectifs investis en immobilier, de façon minoritaire, et jouer son rôle de sponsor, comme cela a été fait pour Vivapierre ».
Enfin MRM annonce un chiffre d’affaires du premier trimestre 2012 de 4,31 millions d’euros. A périmètre comparable, il représente une hausse de 18,8%, qui s’explique principalement par les nombreuses commercialisations de surfaces de bureaux réalisées en 2011. Toutefois, le chiffre d’affaires de la société foncière ressort en baisse de 9,4% en données publiées, du fait des arbitrages réalisées depuis le 1er janvier 2011. Les ensembles de commerces et les immeubles de bureaux ont respectivement contribué à hauteur de 64% et 36% au chiffre d’affaires, contre une répartition de 50/50 au premier trimestre de l’année dernière.
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