Selon les chiffres communiqués par la plateforme France SCPI, les SCPI n’auraient collecté que 900 M€ au 2e trimestre 2020. Leur rendement moyen serait également en baisse, passant sous la barre des 4 %. Des résultats qui devraient toutefois s’améliorer au second semestre…
Le résultat était prévisible… Durant le confinement, les sociétés de gestion de SCPI ont subi, comme l’ensemble des collecteurs d’épargne, une baisse sensible des souscriptions. La bonne nouvelle, à l’époque, était que les flux ne s’étaient pas inversés. Autrement dit, que les flux acheteurs restaient supérieurs aux demandes de rachats. La liquidité des SCPI demeurait donc assurée.
Une collecte nette d’environ 900 M€
Restait cependant à chiffrer ce recul des souscriptions du 2e trimestre. C’est la plateforme France SCPI qui vient d’en publier les premières estimations. Selon ce courtier spécialisé, la collecte nette des SCPI des mois d’avril, mai et juin s’établirait à environ 900 M€. Un véritable trou d’air par rapport au trimestre précédent, où les SCPI, en dépit d’un mois de mars légèrement amputé, avaient établi un nouveau record historique, à 2,5 Md€. Et un recul très significatif par rapport au 2e trimestre 2019 (2,2 Md€). Vis-à-vis des 2e trimestres 2018 (1,2 Md€) et 2017 (1,4 Md€), le repli est moins prononcé. Mais réel. Les SCPI n’en affichent pas moins l’une « des plus faibles collectes nettes trimestrielles depuis le début des années 2010 », rappelle France SCPI.
Forte reprise de l’activité en juin
Ce passage à vide serait toutefois déjà de l’histoire ancienne. Ce sont surtout les mois d’avril et de mai qui se sont avérés peu performants. Selon la plateforme, « une forte reprise de l’activité s’est fait sentir au mois de juin », premier mois complet de déconfinement. Et devrait se poursuivre dans les prochains mois. Des chiffres en phase avec ceux publiés par la FFSA sur l’assurance-vie. Le dernier mois du 1er semestre marque lui aussi un « retour à la normale ». Les contrats d’assurance-vie ont en effet enregistré une collecte brute de 9,9 Md€. Contre respectivement 6,4 Md€ et 5,7 Md€ en avril et mai. Il convient toutefois de noter qu’à la différence des SCPI, l’assurance-vie aura subi une forte décollecte durant les mois de confinement : 6,9 Md€, selon la FFSA…
Un rendement annualisé moyen sous la barre des 4 % au 1er semestre
En termes de rendement, la crise sanitaire n’aura en revanche pas totalement épargné les SCPI. Plusieurs sociétés de gestion avaient décidé, pour la distribution de l’acompte sur dividende du 1er trimestre, intervenue en plein confinement, d’anticiper des possibles pertes de revenus. Et d’abaisser, en conséquence, ce premier versement. Selon l’IEIF, 52 % des SCPI avaient de fait réduit leur acompte. Conduisant à une baisse moyenne du rendement des SCPI de l’ordre de 15 %. Selon les données recueillies par France SCPI, intégrant les distributions prévisionnelles du 2e trimestre, le rendement annualisé moyen sur l’ensemble du 1er semestre s’établirait à 3,93 %. Contre, rappelons-le, un taux de rendement annuel de 4,40 % en 2019. Des prévisions qui sont, là encore, en phase avec la mesure de l’indice EDHEC IEIF SCPI d’entreprise, en recul de 2,14 % sur le mois de mai…
De possibles rattrapages d’ici la fin de l’année
Mais, là encore, les rendements sur l’année pleine ont de fortes chances de remonter. On le sait, plusieurs acteurs ont fait preuve d’une prudence sans doute excessive. A supposer que les effets de la crise économique ne soient pas aussi massifs que les résultats des « stress tests » auxquels se sont livrées les sociétés de gestion durant le confinement, des rattrapages devraient s’opérer au 3e et surtout 4e trimestre 2020. Selon les gestionnaires interrogés par France SCPI, le rendement annuel 2020 des SCPI serait en conséquence supérieur à 4 %. Toutes les sociétés de gestion ne sont toutefois pas aussi optimistes pour 2021. Puisque certaines, selon France SCPI, « prédisent une forte baisse des rendements » l’an prochain.
Des écarts de performances importants selon le secteur d’intervention
Une chose est sûre : toutes les SCPI ne seront pas logées à la même enseigne. Celles dont l’activité a été la plus touchée par la crise sanitaire sont évidemment les plus fragiles. Les produits spécialisés sur le secteur de l’hôtellerie accusent le plus fort recul en termes de performance : 1,86 % de rendement semestriel annualisé, selon France SCPI. Les SCPI de commerces sont également sous la moyenne, avec un taux de 3,6 %. A l’autre extrême, les spécialistes des secteurs les plus résilients affichent des rendements d’avant-crise. Jusqu’à 6 % pour les SCPI dédiées au secteur résidentiel ou logistique. Et plus de 4,5 % pour les SCPI positionnées sur l’immobilier de santé.
Intérêt accru pour les SCPI diversifiées
Jouer une spécialité, surtout en période de crise, peut donc s’avérer un pari gagnant… ou perdant. La prudence recommande de plutôt privilégier les produits qui répartissent leurs investissements entre plusieurs classes d’actifs immobiliers. Les souscripteurs semblent d’ailleurs avoir intégré cette nouvelle donne. Les SCPI dites diversifiées ont représenté 32 % de leurs souscriptions au 2e trimestre. Contre 24 % seulement au 1er trimestre…
Frédéric Tixier
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