Selon les chiffres établis par l’ASPIM et l’IEIF, la collecte des SCPI a reculé de 60% au 2e trimestre. Sur l’ensemble du 1er semestre, la baisse s’établit à -20%, grâce à un 1er trimestre record. Mais les gestionnaires de SCPI espèrent un rebond au 3e trimestre.
Recul confirmé… Les chiffres publiés par l’ASPIM/IEIF fin août sont venus conforter les premières analyses du marché de la collecte des SCPI établies par certains courtiers dès le mois de juillet. Le confinement a bien eu un effet fortement négatif sur les souscriptions. Le 2e trimestre 2020, avec une collecte nette de seulement 875 M€, s’inscrit en recul de 60% par rapport au 2e trimestre 2019 (2,2 Md€).
Un premier semestre en repli de 20%
Sur l’ensemble du semestre, le repli est moins prononcé, grâce à un premier trimestre record. En dépit d’un mois de mars en partie amputé, les SCPI avaient en effet enregistré un nouveau plus haut historique sur les 3 premiers mois de l’année, à 2,5 Md€. Le 1er semestre 2020 (3,43 Md€) s’inscrit ainsi en retrait de seulement 20% par rapport au 1er semestre 2019. Du côté de l’ASPIM, on souligne en outre que la collecte, durant le confinement, est restée positive. Ce qui n’est pas le cas de tous les produits d’épargne… Des flux qui auront notamment permis de « maintenir une excellente liquidité sur le marché des parts de SCPI », précise l’ASPIM.
Pas de problème de liquidité
Si le marché secondaire s’est accéléré au 2e trimestre (300 M€ de retraits compensés par des souscriptions, en hausse de 33% par rapport au 1er trimestre), il est en effet resté parfaitement fluide. Le taux de rotation des parts, qui mesure la part de la capitalisation totale des SCPI changeant de main sur une période donnée, est en effet demeuré stable. Il s’établissait à seulement 0,86% sur le 1er semestre 2020, en phase avec le chiffre enregistré l’an dernier sur la même période (0,82% au 1er semestre 2019, selon l’IEIF). La preuve que les détenteurs de SCPI n’ont pas massivement cherché à revendre leurs parts durant le confinement… Et que ceux qui ont procédé à des rachats n’ont eu aucun mal à trouver une contrepartie.
Des espoirs de reprise au 3e trimestre
Le trou d’air du 2e trimestre a en outre toutes les chances d’être rapidement effacé. Selon plusieurs courtiers, une forte reprise de l’activité s’est fait sentir dès le mois de juin. Une tendance que confirment plusieurs sociétés de gestion interrogées fin juillet. Chez Amundi, par exemple, on observe que la collecte est repartie dans les réseaux début juillet. Même son de cloche chez Sofidy, qui constatait une relance dès la mi-juin, « confirmée en juillet ». Même les petites sociétés de gestion, à l’instar de Foncières & Territoires, notaient l’intérêt de nouveaux associés pour la formule SCPI…
Pas de pause dans les investissements
Les gestionnaires de SCPI espéraient d’ailleurs sans doute ce retour des souscriptions. Ils n’ont en tout cas pratiquement pas levé le pied en termes d’investissements durant le confinement. Selon les chiffres ASPIM/IEIF, les SCPI ont investi 3,5 Md€ au cours du 1er semestre 2020. Soit pratiquement autant qu’au cours du 1er semestre 2019 (3,6 Md€). En termes de classe d’actifs, les bureaux sont restés la cible majoritaire (57% des acquisitions). Et, poursuite et accentuation d’une tendance amorcée depuis désormais plusieurs années, ce sont les opérations hors de France qui s’arrogent la part du lion, avec 43% des investissements en valeur sur le 1er semestre.
Baisse -temporaire ? – des rendements
Le bilan global du placement SCPI s’avère finalement, en comparaison avec d’autres placements de long terme, relativement positif. L’un de ses points noirs serait la poursuite de la baisse des rendements qui s’est enclenchée au 2e trimestre, avec la réduction des acomptes sur dividendes. Selon les chiffres publiés en juillet dernier par l’IEIF, 52% des SCPI avaient procédé à une révision baissière de l’acompte du 1er trimestre. Les acomptes s’affichent en retrait de 10% sur l’ensemble du 1er semestre, comparativement à 2019. La situation pourrait toutefois s’améliorer au second semestre, espère l’ASPIM, en raison d’une « amélioration des taux de recouvrement ». L’indice EDHEC IEIF SCPI d’entreprise, qui avait amorcé un mouvement baissier en avril dernier, s’est d’ailleurs repris en juin dernier. A la fin du semestre, il affichait une performance globale de 5,3% sur un an glissant. Contre 3,54% à fin mai… A suivre.
Frédéric Tixier
Lire aussi
SCPI : un trou d’air dans la collecte – et les rendements – au 2e trimestre ?
52% des SCPI ont versé un acompte sur dividende inférieur à celui du 1er trimestre de l’an dernier
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2019, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 231 milliards d’euros.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société