L’ASPIM et l’IEIF viennent de publier leurs statistiques trimestrielles. La collecte nette des SCPI repart de l’avant. Les SCPI « entreprises » et « résidentiel » non fiscales ont collecté 1,7 Md€ au 1T 2021. Soit près de 200 M€ de plus qu’au 4T 2020. Mais on est encore loin des chiffres d’avant-crise sanitaire…
1 676 M€… C’est le montant net collecté par l’ensemble des SCPI au cours du 1er trimestre 2021. Les statistiques que viennent de publier l’ASPIM et l’IEIF attestent d’une reprise sensible des souscriptions. Sur le seul segment des SCPI « entreprises » et « résidentiel » non fiscales – qui représentent 99,7% de la collecte totale du 1T 2021 – la progression par rapport au trimestre précédent est de 10,7%.
Une amélioration progressive de la collecte depuis le point bas de la crise sanitaire
Depuis le point bas touché au début de la crise sanitaire, les chiffres ne cessent de s’améliorer. Après un 1er trimestre 2020 qualifié d’exceptionnel (2,5 Md€), dans la lignée du trimestre précédent (2,4 Md€), la collecte des SCPI s’était effondrée entre mars et juin 2020. Le 2e trimestre s’affichait à 874,4 M€ pour les SCPI « entreprises » et « résidentiel ». Le 3e trimestre redressait à peine la tête, à 1 012,7 M€. Les trois derniers mois de 2020 amorçaient en revanche la reprise qui se confirme aujourd’hui. Avec un total de 1,56 Md€, le volume collecté progressait de 54% par rapport au trimestre précédent. Surtout, comme le rappelait l’ASPIM en février dernier, ce montant était, dans l’absolu, exceptionnel. Puisque ce résultat constituait « la 3e plus forte collecte de l’histoire des SCPI ». Un niveau encore dépassé, donc, par le score du 1er trimestre 2021.
Un rebond des souscriptions qui ne profite pas à toutes les catégories de SCPI
En dépit de la reprise de fin d’année, le millésime 2020 s’était soldé par un sérieux repli par rapport à 2019 (-29,5%). La collecte du 1er trimestre 2021 reste elle aussi très inférieure à celle du 1T 2020 (de 35%). Mais le rythme de la reprise observée laisse augurer un exercice 2021 très largement plus collecteur que le précédent… Sans que l’on puisse, à court terme, espérer un retour aux sommets enregistrés avant la crise sanitaire. Ce rebond des souscriptions nettes ne profite toutefois pas dans les mêmes proportions à toutes les catégories de véhicules. Comme le soulignait déjà France SCPI il y a quelques jours, la part relative des SCPI « bureaux », autrefois dominante, continue de s’effriter.
Montée en puissance confirmée des gestionnaires « indépendants »
Ces dernières ont collecté 639 M€ au 1er trimestre. Devant, certes, les SCPI « spécialisées » (491 M€) et « diversifiées » (448 M€). Qui poursuivent quant à elles leurs progressions relatives. Aux dépends notamment des SCPI « commerces ». Lesquelles, avec 35 M€ de souscriptions nettes, se retrouvent dorénavant en queue de peloton. Derrière les SCPI « résidentiel » (fiscales et non fiscales), créditées de 63 M€ de collecte nette. Toutes les sociétés de gestion ne profitent pas non plus équitablement de la reprise. Le 1er trimestre 2021 confirme la tendance à l’œuvre depuis plusieurs mois : la montée en puissance des gestionnaires indépendants. Les trois principales sociétés de gestion adossées à des réseaux de distribution[1] ne cumulent que 9,4% de la collecte totale du 1T 2021. Contre 17% en 2020. Et 25% en 2019…
Poursuite du succès des SCPI thématiques
C’est une nouvelle fois Primonial REIM qui se place en pole position. Suivie d’Euryale Asset Management. L’un et l’autre sont portés par le succès croissant des SCPI du secteur santé. Par Primovie (216,8 M€) pour Primonial REIM. Et par Pierval Santé (204,7 M€) pour Euryale. Les SCPI « thématiques », tout du moins sur certains secteurs, continuent clairement d’avoir le vent en poupe. En témoigne l’entrée d’Alderan dans le top 10 des sociétés de gestion les plus collectrices. Grâce à sa SCPI Activ’Immo lancée il y a moins de deux ans, ce gestionnaire spécialiste du secteur logistique se place à la 9e position. Juste derrière Amundi Immobilier. Et devant AEW Ciloger…
Frédéric Tixier
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A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2019, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 231 milliards d’euros.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Amundi Immobilier, BNP Paribas REIM, AEW Ciloger