Au 1er semestre 2019, les SCPI ont été encore plus actives à l’international que lors des 12 mois précédents. L’Allemagne reste leur pays de prédilection.
Sur les 3,6 Md€ investis par les SCPI au cours du 1er semestre, 33,9% l’auront été hors de France. Une proportion encore plus importante qu’en 2018, où les investissements à l’étranger de ces véhicules s’établissaient déjà à 30,8%.
Internationalisation des SCPI : une tendance qui se confirme
Un chiffre qui confirme une tendance amorcée en 2015, avec la multiplication des SCPI à vocation européenne (voir « SCPI : cap sur l’Europe ») et la montée en puissance des investissements hors de France pour de plus en plus de SCPI généralistes (voir « SCPI et OPCI : moins dynamiques au 1er trimestre 2016, mais de plus en plus européens »). Mais qui n’est devenue réellement « mainstream » à partir du 1er semestre 2017 (voir « Les investissements des SCPI en zone euro ont plus que doublé au 1er semestre 2017 ». Les raisons qui poussent les gestionnaires à investir à l’étranger demeurent : devant faire face à toujours autant de flux de souscriptions, et confrontés à un marché national très concurrentiel sur le segment des actifs de bonne qualité, c’est hors de France qu’ils recherchent à la fois de nouvelles sources de diversification et de rendements.
Internationalisation des SCPI : l’Allemagne, toujours, mais plus seulement
Le premier pays de prédilection reste l’Allemagne, avec 51,2% des investissements étrangers au 1er semestre 2019 (42,5% en 2018). Mais cette suprématie – qui n’est pas sans risque aujourd’hui, compte tenu de la situation économique en Allemagne…- masque la percée de nouvelles zones, notamment l’Europe du Sud (10,8% des investissements au 1S 2019) avec la montée en puissance de l’Italie et du Portugal. Comme l’expliquait en avril dernier Julien Guillemet, le responsable de la gestion des fonds immobiliers grand public de Swiss Life Asset Managers, les gestionnaires y trouvent davantage de perspectives de croissance et « des couples rendement/risque » plus attractifs. Plus globalement, la répartition des investissements étrangers sur davantage de pays permet aux SCPI de jouer sur les différentiels de cycles économiques en Europe. Ce qui explique pourquoi, par exemple, comme le constate l’IEIF dans l’une de ses dernières publications[1], « les investissements des SCPI au Royaume-Uni restent stables (5%), malgré les perspectives d’un Hard Brexit ».
Investissements des SCPI : Paris monte en puissance
Les SCPI s’intéressent aussi toujours autant aux Pays-Bas (12,7% des investissements étrangers), à l’Italie donc (8,7%), à la Belgique (6,2%) et aux pays d’Europe du Nord (7,7%). Les pays d’Europe de l’Est restent marginaux (0,7%). Quant aux investissements nationaux des SCPI, même si ces véhicules participent activement au financement des économies régionales (voir « Quel est l’impact des fonds d’investissement en immobilier non cotés sur l’économie française ? »), ils restent majoritairement orientés sur la région parisienne (30,6% du total des investissements des SCPI au 1S 2019, contre 19,6% pour la province). Paris intra-muros connait pour sa part un regain d’intérêt, avec 15,9% des investissements au 1er semestre 2019, contre 11,3% sur l’ensemble de l’année 2018.
Frédéric Tixier
A propos de l’IEIF
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[1] Le marché des SCPI Immobilier d’entreprise et des SCPI Résidentiel (non fiscales) du 1er semestre 2019 – IEIF – Septembre 2019