En passant le cap des 25 milliards d’euros, la capitalisation globale des SCPI ouvre la porte à des véhicules thématiques permettant de segmenter l’offre aux épargnants. C’est ce qu’a bien compris la jeune société de gestion Primonial REIM (créée en avril 2011) qui lance la SCPI Primovie.
Cette SCPI de la catégorie classique diversifiée a vocation à investir dans des murs d’actifs tertiaires liés aux besoins démographiques du moment. Ce concept s’étend des officines liées à la santé (pharmacie, laboratoires, centres de soins, cabinets médicaux pour les plus petites unités jusqu’aux hôpitaux et Epad pour les plus importantes) ainsi que les établissements scolaires et d’accueil de jeunes enfants (crèches, halte garderies). Le premier investissement de Primovie est d’ailleurs un co-investissement dans une école lyonnaise, sciences-U, située cours Albert Thomas dans le troisième arrondissement de la capitale des gaules. Il sera suivi d’une crèche en première couronne de l’Est parisien et par un cabinet médical groupé à Cergy (Val d’Oise). Dans un premier temps, les investissements seront limités à des actifs d’une valeur comprise entre 800 000 € et 10 millions d’euros pour disposer d’une bonne répartition des risques locatifs. Ce n’est que quand Primovie aura atteint une taille critique que les acquisitions se révéleront de plus grande ampleur (Ehpad, résidences étudiantes…).
Primovie se définit d’abord comme un concept marketing. Comme Laurent Fléchet, président de Primonial REIM le souligne cette SCPI répond aux critères de responsabilité sociale en investissant dans des activités socialement utiles. D’ailleurs, la commercialisation des parts de Primovie pourrait prochainement donner lieu à des partenariats avec des mutuelles sensibilisées par la thématique de cette SCPI. Mais au-delà de l’aspect marketing de ce produit, il faut lui reconnaître une valeur défensive. Stéphanie Lacroix, directrice générale déléguée de Primonial REIM en charge du développement explique que « cette classe d’actifs, résolument défensive, bénéficie de taux d’occupation par nature élevés, y compris dans un environnement économique chahuté ». Daniel While, responsable de la formation des réseaux chez Primonial REIM ajoute que la demande liée à ces actifs immobiliers s’inscrit dans une croissance structurelle. Il cite ainsi le conseil d’analyste stratégique qui estime entre 300 et 500 000 le manque de places d’accueil en crèche, l’Insee à propos de la part des plus de 75 ans qui va doubler d’ici 2050 et rappelle que les 8 plus importants groupes privés gérants des cliniques et maisons de retraites conservent encore 8 milliards d’euros d’actifs immobiliers dont une bonne partie a vocation à être externalisée.
L’objectif fixé à Primovie est de constituer un patrimoine de près de 100 millions d’euros d’ici 2 ans.
Les parts de cette SCPI à capital variable sont ouvertes à la souscription depuis le 23 août au prix de souscription de 191 euros dont 30 euros de prime d’émission. L’horizon de placement conseillé est de 10 ans. L’objectif de rendement net est de 5,1 %. Son capital statutaire est actuellement de 25,13 millions d’euros.
A propos de Primonial REIM
Cette jeune société de gestion constituée autour de la SCPI Primopierre a déjà rejoint au premier semestre le trio des sociétés de gestion de SCPI en collectant 142 millions d’euros (11,5 % du total des SCPI). Une bonne part de cette performance revient à l’ouverture du capital de Primopierre (capitalisation de 376 millions d’euros) à des investisseurs institutionnels qui en détenaient 10 % au 30 juin dernier. Pourtant les dirigeants de Primonial se disent attentifs au risque que ferait courir aux épargnants une part trop grande des institutionnels dans le capital de leurs SCPI. Toutefois ils entendent distinguer entre les différents institutionnels les caisses de retraites dont l’horizon d’investissement est proche des particuliers de celui des assureurs-vie plus enclins aux arbitrages.
Primonial gère, outre Primopierre, la SCPI Patrimmo Commerce (capitalisation de 40 millions d’euros), la SCPI Ufifrance Immobilier (297 millions), ainsi que des OPCI à règles de fonctionnement institutionnels pour un montant de 156 millions d’euros et les unités de comptes Primonial Capimmo (72 millions d’euros). Laurent Fléchet indique vouloir lancer un OPCI grand public, « mais pas avant 2013 ».
Pierrepapier.fr