A 386 M€, elles accusent un repli de 43% par rapport au montant enregistré au 2e trimestre (676 M€). Sur les neuf premiers mois de l’année, le recul est de 53%. Ce sont les OPCI gérés et distribués par les leaders du marché qui rythment la tendance.
Consolidation ou…revirement ? Les OPCI dit grand public, qui avaient collecté en 2016 et 2017 près de 4 Md€, ne rééditeront pas l’exploit en 2018. Sur les neuf premiers mois de l’année, ces véhicules d’investissement n’ont engrangé, selon les dernières statistiques ASPIM-IEIF, qu’un peu plus d’un milliard et demi de souscriptions nettes, soit deux fois moins que sur les trois premiers trimestres de 2017.
Un troisième trimestre très en retrait
A moins d’un sursaut très significatif au 4e trimestre, la collecte 2018 devrait donc plutôt se rapprocher des niveaux atteints en 2015 (près de 2,5 Md€ de collecte nette). Voire moins, si la dégradation observée au 3e trimestre se confirme, ou s’amplifie. Historiquement, ou tout du moins depuis 2015, les trois derniers mois de l’année affichent en effet un niveau de collecte nette en très légère progression par rapport à celui du 3e trimestre, ce dernier étant généralement en retrait par rapport au trimestre précédent. Ce fut le cas en 2017 (762 M€ au 4T vs 666 M€ au 3T), en 2016 (1 052 M€ vs 949 M€), et en 2015 (608 M€ vs 593 M€). Cette année, le 3e trimestre accuse toutefois un repli très important par rapport au 2e trimestre : la baisse constatée est de 43 % (386 M€ vs 676 M€). En 2017, elle était certes du même ordre (-40,6%), mais annonçait précisément une rupture de tendance par rapport aux années précédentes (-7,5% en 2016, -28% en 2015). On est donc en droit de s’interroger sur le niveau prévisible des souscriptions sur les trois derniers mois de l’année…
Les leaders en fort repli
Et ce d’autant plus que le recul global des souscriptions s’explique essentiellement par la très forte décélération impulsée par les leaders du marché, et notamment les deux premiers, Amundi Immobilier et AXA REIM. Amundi, qui reste premier collecteur net (avec 53,4% du marché), accuse un repli de sa collecte de 53% sur les 9 premiers mois de l’année. Celle d’AXA REIM, toujours en seconde position des sociétés de gestion – mais avec une part de marché presque divisée par deux (14,2% vs 25,7% en 2017) -, recule de 74%. Les deux sociétés de gestion suivantes (BNP Paribas REIM France et AEW Ciloger) conservent leur rang, avec des reculs eux aussi importants, mais en phase avec celui du marché (-48% et -46%). A l’inverse, les nouveaux venus sur le créneau des OPCI font souvent carton plein. C’est le cas notamment de Primonial REIM, avec Preimium, dont la collecte a bondi de 147%. Ou d’Edmond de Rothschild avec Immo Premium (collecte multipliée par 7), de Swiss Life REIM France avec Swisslife Dynapierre, et de Sofidy avec Sofidy Pierre Europe (près de 4 M€ de souscriptions nettes en 2018).
Revirement des stratégies commerciales ?
Au-delà de facteurs génériques, tels que le durcissement réglementaire et fiscal à l’encontre de l’investissement en immobilier, déjà évoqué pour expliquer l’assagissement de la collecte des SCPI, ou celui, plus spécifique aux OPCI, du tassement des souscriptions nettes en unités de compte au sein des contrats d’assurance-vie, il semble donc qu’une grande partie du recul des flux entrants sur les OPCI puisse s’expliquer par un revirement de la stratégie commerciale des principales sociétés de gestion d’actifs immobiliers et de leurs réseaux de distribution…
Frédéric Tixier
A propos de l’ASPIM
L’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) promeut, représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. Au 30 septembre 2018, les fonds d’investissement alternatifs (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI, OPPCI et autres FIA), affichent un encours global de plus de 155 milliards d’euros. Les 85 adhérents de l’ASPIM sont des sociétés de gestion de portefeuille (SGP) de SCPI, OPPCI, OPCI et autres FIA en immobilier agréées par l’AMF, qu’elles soient filiales de groupes bancaires, d’assurance, de gestion immobilière étrangère ou entrepreneuriales, mais aussi d’autres professionnels de l’écosystème immobilier (avocats, consultants, auditeurs et experts). Dans ses relations avec les autorités françaises et internationales en charge des sujets intéressant ses adhérents, l’ASPIM défend et promeut les intérêts des investisseurs de ces fonds et s’attache à démontrer les apports de ce secteur professionnel à l’économie nationale. L’ASPIM est en particulier à l’origine de la création en 2006 de l’OPCI, nouvelle formule d’investissement destinée aux particuliers et aux investisseurs institutionnels, et de la récente réforme du cadre juridique des SCPI, à l’occasion de la transposition en droit français de la directive AIFM.
A propos de l’IEIF
Créé en 1986, l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière est un organisme d’étude et de recherche indépendant qui met à disposition des décideurs immobiliers des outils de veille, d’analyse et de prévision. Il a pour vocation d’être un incubateur d’idées pour la profession et un cercle de réflexion des professionnels de l’immobilier et de la finance. L’IEIF s’articule autour de quatre pôles d’activité : les marchés immobiliers (Tertiaire et Logement) ; les fonds immobiliers non cotés (SCPI-OPCI) ; les fonds immobiliers cotés (SIIC-REITs) ; le Club Analyse et Prévision.