Après une année 2020 dans le rouge, les OPCI devraient prendre leur revanche en 2021. Fin septembre, ils affichent une performance moyenne de 2,74% depuis le début de l’année. Et de 3,75% sur un an glissant. Certains réussissent même à franchir le cap des 7% de performance annualisée.
Si la collecte des OPCI reste atone, leurs performances, elles, se reprennent nettement. Après une année 2020 en zone négative (avec un repli de -1,54%, en moyenne), ils affichent un rebond de 2,74% depuis le début de l’année. Sur un an glissant, fin septembre, leur performance moyenne s’établit même à 3,75%, selon l’indice IEIF OPCI Grand Public mensuel.
Les OPCI auraient souffert l’an dernier de leur exposition aux marchés boursiers
Ces bons résultats peuvent s’expliquer par la remontée boursière des foncières cotées, auxquelles les OPCI sont en partie exposés. Cette poche, qui peut osciller entre 0% et 30% de leurs actifs selon les véhicules, a joué a priori en leur défaveur l’an dernier. L’année 2020 s’est en effet soldée par un repli important de la plupart des indices retraçant l’évolution des foncières cotées. L’indice IEIF SIIC France par exemple, qui regroupe les foncières dotées du statut SIIC cotées sur le marché français, terminait l’année à -22,76%. L’indice IEIF Eurozone, sur la zone euro, faisait un peu mieux. Avec un repli de seulement 9,70%. Et ce en dépit d’un rebond de la plupart des indices à compter d’octobre 2020. Car deux mois n’avaient pas suffi à compenser les pertes de l’année…
Des performances tirées par le rebond des foncières cotées ?
Mais la « remontada » qui s’est opérée à partir de ce point bas, tout au long de l’année 2021, permet aujourd’hui à ces mêmes indices d’afficher des performances pour le moins significatives. Sur un an glissant, fin septembre, l’indice IEIF Eurozone – celui qui avait le moins perdu – gagne 19,11%. Fin octobre, sa hausse atteint même 28,70%. L’indice IEIF SIIC France – celui qui avait le plus perdu – fait beaucoup mieux. Fin septembre, il affiche une performance glissante sur un an de 49,17%. Fin octobre, son score monte même à 60,94%… On pouvait donc s’attendre à ce que les OPCI suivent cette tendance, et alignent des performances positives. Certains, fin septembre, parviennent même à franchir la barre des 7% de performance sur un an glissant…
Les OPCI les moins exposés aux actifs financiers alignent des performances annualisées supérieures à 7%
Ce ne sont toutefois pas les plus exposés aux foncières cotées, ni d’ailleurs aux actifs financiers en général, qui se distinguent sur la période. L’OPCI Altixia Valeurs, chez Altixia, affiche la meilleure performance (8,07%) sur un an glissant. Après avoir, déjà, réalisé le meilleur score en 2020 (5,85%). Mais ce véhicule n’est absolument pas investi en titres financiers. Sa poche immobilier « physique » représentait, en juin dernier, 88,8% de ses actifs, à côté d’une poche liquidité de 11,2%. Même constat pour Aviva Investors Experimmo[1], en deuxième position avec une performance de 7,56%. Sa poche actions cotées ne s’élevait en effet, fin 2020, qu’à 7,6%. Et sa poche immobilier physique à 77,7%. LF Cerenicimo +, à La Française REM, avec 7,06% de performance annualisée fin septembre, n’est guère plus exposé. Sa poche immobilier physique était de 72,9% en juin 2021.
La poche financière peut aussi être un facteur de réussite
En revanche Sofidy Pierre Europe, en 4e position avec 6,96%[2], s’appuie largement sur la performance de sa poche financière. En septembre, elle représentait 29% de son actif net. Et les foncières cotées, détenues directement ou indirectement[3], constituaient plus de la moitié de cette poche d’actifs financiers. Immo Diversification, chez AEW Ciloger, est lui aussi réellement exposé aux marchés actions. Sa poche financière s’élevait à 24% au 30 juin. Il occupe la 6e place du classement, avec une performance de 6,91% ou 6,90% selon le type de parts. A l’inverse, parmi les moins bien disant sur la période, figure PREIMium [4], chez Primonial REIM (+0,72%). Ou Opcimmo, d’Amundi Immobilier (+1,36%). Le leader du marché en termes de capitalisation souffre d’ailleurs, sans doute en raison de ces mauvais résultats, d’un mouvement de décollecte marqué depuis plus de 12 mois…
Frédéric Tixier
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L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Actions A[2] Part I
[3] Via notamment le FCP Sofidy Sélection 1
[4] Pour les parts A et B