A 17h20 la sonnerie de mon mobile retentit, je vois s’afficher le numéro de l’appelant : 33 2 35 46. Une voix de jeune femme me propose tout de go d’investir sur le Forex sans même se présenter. Quand je lui demande qui elle est ? Elle me récite dans un mauvais français son argumentaire et me demande si je veux faire des placements sur le marché des changes, en me donnant en guise de toute réponse « le Forex c’est nous ». Face à mon insistance pour en savoir un peu plus, elle raccroche. Un peu court non !
Alors je me dis que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a fort à faire pour nous mettre en garde contre les margoulins de toute la planète (mais d’où peut donc venir ce numéro de téléphone international à 5 chiffres ?). Et puis non, c’est trop facile de toujours demander au gendarme des marchés financiers de faire la traque aux voyous en quête d’épargnants trop candides. Nul besoin d’avoir fait l’X pour renifler l’escroc ? C’est trop gros. Faut-il espérer de folles chimères pour se mettre dans leurs mains. « Ce sont les escroqués qu’il faut enfermer car ils agissent toujours dans l’espoir d’un gain surnaturel » nous enseignaient les propos du doyen Vouin rapportés sur les bancs de la faculté, il y a plus de 25 ans. Mais rien n’a changé : il y aura toujours des gogos et l’AMF a d’autres chats à fouetter que de nous mettre en garde contre des escrocs si grossiers qui n’ont pas l’étoffe du métier (un escroc se doit au minimum d’être plus intelligent que la moyenne et savoir attirer la sympathie pour se voir remettre de l’argent sans violence…). On ne peut vraiment rien pour ces pauvres gens qui demandent à être tondus en offrant à leurs bourreaux leur propre tondeuse.
Christophe Tricaud
Rédacteur en chef – Pierrepapier.fr