Pour Jean-Marc Peter, le Directeur Général de Sofidy, le commerce de proximité des centres-villes n’est pas en danger. Il bénéficie au contraire de tendances structurelles, comme le vieillissement de la population et de sa complémentarité avec le e-commerce. Mieux encore, l’ubérisation du commerce physique pourrait faire émerger des magasins connectés, imposant les commerces de centre-ville comme un canal de distribution durablement incontournable.
N’en déplaise aux Cassandre qui annoncent régulièrement sa mort prochaine, le commerce de centre-ville a encore de beaux jours devant lui dans les grandes agglomérations. Il pourrait même surprendre à s’imposer comme un canal incontournable pour répondre à l’évolution des modes de vie et de consommation. De fait, de nombreux facteurs structurels concourent à asseoir l’attractivité du commerce de centre-ville comme outil commercial dans les grandes agglomérations, au premier rang desquels la valeur croissante de la proximité.
Un canal privilégié pour de nombreux consommateurs… Dans un pays caractérisé par le vieillissement de sa population, les consommateurs âgés acceptent de payer plus chers des biens et des services proposés à proximité de leur domicile. La conscience écologique incite aussi de plus en plus de consommateurs, tout âge confondu, à utiliser de moins en moins leur voiture dans les grandes agglomérations. Ces nouveaux modes de consommation ne se limitent pas à la seule ville de Paris. Les flux structurels de population font progresser, année après année, la population, aussi bien des séniors que des jeunes actifs, dans les grandes agglomérations de régions jugées attractives pour leur qualité de vie dans le sud-est, le sud-ouest et l’ouest de la France. Les grandes enseignes alimentaires ne s’y sont d’ailleurs pas trompées avec une stratégie de reconquête des centres-villes au travers de formats de proximité aujourd’hui très prisés des citadins. Ces régions sont aussi des destinations convoitées par les touristes. Or, le tourisme concourt à renforcer l’attractivité du commerce de centre-ville, avec là encore un fort potentiel de croissance dans les grandes agglomérations. Car, si la France est la première destination touristique mondiale, avec plus de 85 millions de visiteurs par an, elle ne se situe qu’au 9e rang en montant de dépenses par touriste.
…et complémentaire du e-commerce – Il convient aussi de s’affranchir des idées reçues sur la cannibalisation du commerce physique par le e-commerce. Loin d’être une menace pour les surfaces de centre-ville, le commerce électronique s’avère complémentaire. Les grands acteurs du e-commerce sont aujourd’hui les leaders du commerce physique et souvent de proximité. Les « pure-players » du e-commerce se positionnent aussi dans les centres-villes des grandes agglomérations pour renforcer leur image mais aussi accroître la distribution de leurs produits. Les consommateurs sont aujourd’hui très familiers de l’omnicanal et n’hésitent pas à utiliser les passerelles entre le commerce physique et le e-commerce pour faire leur sélection et finaliser leurs achats. Les ressorts structurels du commerce de centre-ville sont donc nombreux. L’innovation dont fait preuve le commerce physique pourrait même accélérer ses perspectives de croissance.
Des enseignes créatives et dynamiques – La créativité et le dynamisme du commerce physique participent à son maintien comme canal commercial incontournable. La très forte fragmentation des familles de produits, pour répondre toujours mieux aux besoins spécifiques de tel ou tel profil de consommateurs, fait constamment émerger de nouvelles offres. Les consommateurs se voient aussi régulièrement proposer de nouveaux concepts, de nouvelles enseignes. Or, seules des surfaces « physiques » dans les centres-villes des grandes agglomérations assurent la visibilité nécessaire au lancement de ces nouvelles offres. C’est également par ce canal qu’apparaissent des formats très innovants comme les « pop-up stores » de marque ou les « boutiques éphémères » autour d’un produit ou d’une marque.
Le commerce physique 2.0 – Le développement de ce qui est désormais appelé « l’expérientiel » pourrait même permettre au commerce de centre-ville de s’imposer sur le e-commerce. Avec la montée en puissance des objets connectés et de la géolocalisation, les commerces physiques de centre-ville vont progressivement s’emparer des outils numériques de fidélisation développés par les acteurs du e-commerce. À proximité d’une boutique, le client potentiel se verra proposer par voie électronique avec une offre commerciale personnalisée afin de susciter un achat d’impulsion. Pour reprendre un terme très en vogue, l’« ubérisation » du commerce physique va faire émerger le « magasin connecté », capable de communiquer intelligemment avec les clients pour les fidéliser ou en attirer de nouveaux et ce d’autant plus facilement que les clients pourront concrètement matérialiser le produit, l’essayer et obtenir des conseils personnalisés. Cette « nouvelle génération » de commerce physique pourrait imposer le commerce de centre-ville comme un canal durablement incontournable et assoir un peu plus ses perspectives de croissance dans les grandes agglomérations. Faisons même le pari que ce commerce physique 2.0, qui proposera le meilleur des deux mondes, devienne le canal privilégié de consommateurs désireux d’utiliser de manière plus raisonnée la dématérialisation de nos économies et modes de vie.
A propos de Sofidy
Depuis 1987, Sofidy conçoit et développe des produits d’investissement et d’épargne (SCPI, OPCI, SIIC, OPCVM Immobilier, Fonds dédiés) orientés principalement vers l’immobilier de commerce et de bureaux. Premier acteur indépendant sur le marché des SCPI avec 3,7 milliards d’euros sous gestion au 31 décembre 2015, Sofidy est un gestionnaire de référence dans le paysage de la gestion d’actifs immobiliers en France et en Europe. Agréée par l’AMF avec le statut de Société de Gestion de Portefeuille, Sofidy est régulièrement distinguée pour la qualité et la régularité des performances de ses fonds. Sofidy gère pour le compte de plus de 37 000 porteurs de parts, et un grand nombre d’institutionnels, un patrimoine immobilier d’une valeur de près de 3,7 milliards d’euros constitué de plus de 3 700 actifs commerciaux et de bureaux.