Les actions judiciaires du principal actionnaire de la SIIC ont contraint cette dernière à renoncer à une importante opération de croissance externe. L’actionnaire activiste demande la révocation des membres du conseil d’administration de la foncière.
A la société de la Tour Eiffel, seul le cours de Bourse est stable (+ 0,14% à 48,84 lundi). Pour le reste, la société d’investissement immobilier cotée (SIIC) essuie la plus forte tempête de son histoire. Les coups portés par son principal actionnaire, la société MI29 contrôlée par Chuc Hoang, produisent maintenant des effets directs sur l’activité et le patrimoine de la société.
La Société de la Tour Eiffel s’est vue contrainte de renoncer à la reprise de ses investissements qui tardaient pourtant après 4 années à soigner son bilan. Les négociations en vue d’acquérir par paiement en titre un immeuble de bureaux de 19 752 m² situé à Malakoff (92) auprès de Patron Capital Partners. De quoi, selon ses dirigeants, « réaliser ainsi une opération s’inscrivant dans la stratégie d’expansion et de recentrage sur l’immobilier de bureau parisien de la Société ». Mais cette opération constituait en elle-même une nouvelle pierre d’achoppement avec MI29. Et, vu la tournure des évènements c’est Patron Capital Partners qui a pris l’initiative de mettre fin aux négociations ouvertes le 20 septembre dernier.
Pour les dirigeants de la SIIC, « ce retrait est motivé en particulier par les incertitudes liées aux changements actionnariaux récents et les intentions affichées par la Compagnie MI29 dans sa dernière déclaration d’intention publiée par l’Autorité des marchés financiers le 30 octobre 2013. Tout en renouvelant sa confiance au management de la Société, Patron Capital Partners renonce donc à cette opération créatrice de valeur pour la Société et pour ses actionnaires ».
Mais l’échec de la mise en œuvre de cette opportunité n’a pas d’effet sur le cours de Bourse car celui-ci reste soutenu par les achats sur le marché émanant de MI29, premier actionnaire de Tour Eiffel. La société a franchi le 24 octobre dernier le seuil des 25 % et déteint depuis cette date 25,54% du capital et des droits de vote de la société Tour Eiffel. MI29 demande aujourd’hui dans le cadre d’une procédure en référé la nomination d’un mandataire ad hoc ayant pour mission de convoquer une assemblée générale d’actionnaires appelée à se prononcer sur la révocation et le remplacement des administrateurs de la Société et la suppression des délégations en cours d’augmentation de capital par apport en nature. Au point que les dirigeants de la SIIC dénoncent aujourd’hui une tentative de prise de contrôle rampante.
Si MI29 devra stopper ses achats à l’horizon de la détention de 30 % du capital de Tour Eiffel, seuil du déclenchement d’une OPA obligatoire, il continue de soutenir les cours de Bourse par ses achats sans pour autant provoquer son envol. A ce stade, il convient de remarquer que le cours de Bourse n’intègre pas de prime spéculative annonciatrice d’une concurrence pour le pouvoir au sein de la société. Les fondateurs ont eu beaucoup de mal à trouver un acquéreur pour leur participation qu’ils ont finalement cédé avec une forte décote sur la valeur d’actif net réévaluée qui ressort à 59,5 euros au 30 juin 2013. La stratégie d’investissement dans des actifs « non core », qui marque encore le patrimoine de Tour Eiffel bien qu’en cours de recentrage, a éloigné durablement les investisseurs institutionnels et les fonds étrangers qui restent sélectifs malgré un taux d’occupation satisfaisant de près de 92%. Chuc Hoang le sait bien !
A propos de Tour Eiffel
Société d’Investissements Immobiliers Cotée (SIIC) sur Euronext Paris, sa stratégie privilégie l’investissement dans des zones à fort potentiel et la fourniture d’immeubles neufs loués à des acteurs de premier plan. Son patrimoine s’élève à 809 millions d’euros pour des actifs situés tant en région parisienne qu’en province.
Le 4 novembre 2013 au cours de 48,84 euros, sa capitalisation boursière atteint 304,1 millions d’euros.
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