L’atterrissage, en tout cas, se confirme. La faible progression du prix des logements anciens, depuis le début de l’été, s’est transformée en recul dans plus de la moitié des grandes villes françaises – y compris Paris – selon le dernier baromètre LPI-SeLoger.
La tendance à la stabilisation des volumes et des prix, observée depuis l’été, mais identifiée dès le début de l’année par bon nombre d’observateurs, est plus que confirmée. Sur les trois derniers mois, selon la dernière édition du baromètre LPI-SeLoger, c’est même désormais une baisse qui se profile.
Recul sur les trois derniers mois dans certaines grandes agglomérations
En octobre, les prix signés au cours des trois derniers mois, ou sur un an, « ont reculé dans plus de la moitié des grandes villes », constate ainsi Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. C’est le cas notamment à Paris (-0,6%), Lyon (-1,7%) ou Bordeaux (-3,2%), villes dont l’envolée des prix a été spectaculaire ces dernières années. Sur un an glissant, la hausse reste toutefois toujours d’actualité. A Paris, elle s’établit à 6,7%, et encore à plus de 11,6% à Bordeaux. Mais il semble que les moteurs de l’emballement, qui fonctionnaient encore à plein régime en 2017, se soient désormais éteints, sauf contexte spécifique. « Le niveau atteint par les prix immobiliers n’étant plus en cohérence avec la solvabilité des acquéreurs, la demande s’en trouve impactée », explique Michel Mouillart.
Tendance 2019 dans la lignée de 2018
Sur l’ensemble de l’année, ce spécialiste s’attend à une progression du marché, au niveau national, de l’ordre de 3,7%. Contre, pour mémoire, 4,2% en 2017 et 2,9% en 2016, ces moyennes reflétant mal les écarts considérables ayant pu s’opérer entre les grandes villes françaises. Pour 2019, c’est sans doute cette tendance à la consolidation et au recul qui va se poursuivre. LPI-SeLoger, prenant acte notamment du coup de froid enregistré sur le marché du neuf (fort recul des ventes, notamment des maisons individuelles), qui devrait se poursuivre voire s’accentuer l’an prochain, et de ce nouveau contexte moins favorable aux acheteurs dans l’ancien, s’attend à un exercice encore plus délicat. Pour Michel Mouillart, qui anticipe en outre une remontée des taux d’intérêt, le ralentissement de la hausse des prix va se poursuivre, tous segments confondus. Dans l’ancien, il pronostique une progression de 2,5%. Et la poursuite du creusement de l’écart de l’évolution des prix entre villes « plébiscitées », et les autres.
Frédéric Tixier
A propos de l’Observatoire des Prix de l’Immobilier
L’association « Les Prix Immobiliers » (LPI) a été créée fin 2009 pour développer un observatoire partenarial des ventes de logements anciens et neufs fournissant un outil de connaissance précis et de qualité des marchés, avec quelques mois d’avance sur les autres indicateurs.