Les dernières statistiques d’ImmoStat le confirment : les institutionnels continuent d’investir massivement dans l’immobilier résidentiel. En France, leurs acquisitions ont progressé de 23% sur un an glissant. Au niveau européen, estime Patrizia, un quart des investissements en immobilier est dédié au secteur résidentiel. Etat des lieux.
En février dernier, les membres du groupement ImmoStat[1] décidaient d’ajouter le suivi des investissements dans l’immobilier résidentiel à leurs indicateurs. Afin de mieux observer la montée en puissance de cette classe d’actifs auprès des investisseurs institutionnels. Qualifié il y a peu « d’alternatif », ce secteur a en effet peu à peu retrouvé ses lettres de noblesse auprès des grands investisseurs nationaux et internationaux.
Les investissements en résidentiel des institutionnels progressent de 23% au 1er semestre
Ce mouvement, frémissant dès 2017, s’est largement confirmé depuis la crise sanitaire. La « résilience » du secteur a convaincu les plus réticents. Les données ImmoStat, qui ne prennent pourtant en compte que les opérations en bloc réalisées par des investisseurs professionnels[2] sur le marché français, sont assez parlantes. En 2020, ces investissements résidentiels totalisaient 5,5 Md€. 41% de plus qu’en 2019. Le 1er semestre 2021, que vient d’analyser le groupement, confirme la tendance. Selon ImmoStat, le montant global des investissements en immobiliers résidentiels en France réalisés par des professionnels est de 4,4 Md€. Soit une hausse de 23% par rapport au 1er semestre 2020.
Un substitut idéal aux marchés obligataires
Parmi ces acquisitions, les actifs résidentiels classiques et intermédiaires se taillent la part du lion : 4,2 Md€. Leur progression est de 31% par rapport au 1er semestre 2020. Les actifs résidentiels gérés sont donc en retrait. A 222 M€, ils accusent un repli de 44% par rapport à l’an dernier. Un mouvement sans doute conjoncturel. Car, comme le soulignent Samy Bougandoura et Geoffroy Cérez, de Patrizia France, dans une tribune publiée dans Business Immo, tout milite pour un retour massif des investisseurs sur la classe d’actif résidentiel. Elle constitue, estiment-ils, « un substitut idéal aux marchés obligataires ». Face aux obligations souveraines, françaises par exemple qui servent aujourd’hui un rendement négatif, le résidentiel collectif européen enregistre « une solide performance ».
Un plébiscite européen
Selon les économistes du gestionnaire d’actifs, les portefeuilles placés dans ces classes d’actifs offrent une prime de « 250 à 300 points de base par rapport au rendement moyen des obligations d’Etat à dix ans ». De surcroît, confirment-ils, cette surperformance est présente quelle que soit la période de référence… Une stabilité « remarquable », désormais bien intégrée par les investisseurs. Patrizia rappelle qu’aujourd’hui « un euro sur quatre investi dans immobilier européen est alloué au secteur résidentiel ». Ce sont pour l’heure des capitaux en provenance d’Allemagne, du Royaume-Uni, des pays nordiques, du Benelux ou de la France qui tirent la tendance. Mais, estime Patrizia, «l’Europe du Sud et les pays de l’Europe centrale et orientale rattrapent rapidement leur retard ».
L’une des premières classes d’actifs immobiliers en 2030
Des constats qui confirment celui que faisait, dès 2020, le courtier CBRE dans une étude consacrée au potentiel de la classe d’actifs immobiliers. Il estimait, déjà, que le résidentiel devrait devenir, à l’horizon 2030, « l’une des premières classes d’actifs immobiliers, si ce n’est la première ». Dont acte.
Frédéric Tixier
[1] BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield et JLL. [2] La définition d’ImmoStat est précise. «Le montant de l’investissement résidentiel représente le volume global des actifs résidentiels en bloc (les logements classiques et intermédiaires, les résidences étudiantes et seniors (hors EHPAD), coliving) lors de transactions dont l’acquéreur est un investisseur. Et dont le montant acte en main est supérieur à 1 million d’euros », détaille le groupement. Sont en outre exclus de ce périmètre les logements sociaux purs.Lire aussi
Résidentiel : l’appétence renouvelée des institutionnels pour cette classe d’actifs
A propos d’Immostat(i)
ImmoStat est un groupement d’intérêt économique (GIE) créé en 2001 par les principaux conseils en immobilier d’entreprise : BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield. Grâce à ses règles communes de traitement, le GIE ImmoStat restitue des informations harmonisées à ses membres et fournit des statistiques homogènes sur l’offre, la demande et les prix aux acteurs de l’immobilier, qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs. Cette initiative originale renforce la lisibilité du marché et dote l’Ile-de-France d’un véritable organe de place qui contribue à son attractivité à l’international.
A propos de CBRE(i)
CBRE Group, société listée au Fortune 500 et au S&P 500 ayant son siège social à Los Angeles, est la plus grande société au monde dans le secteur des services et de l’investissement dans l’immobilier d’entreprise (en termes de chiffre d’affaires pour l’année 2019). La société emploie plus de 100 000 personnes (hors filiales) et sert les investisseurs et les occupants de biens immobiliers par l’intermédiaire de plus de 530 bureaux (hors filiales) dans le monde entier. CBRE offre une large gamme de services intégrés, notamment la gestion des installations, des transactions et des projets, la gestion immobilière, la gestion des investissements, l’évaluation et la valorisation, la location de biens immobiliers, le conseil stratégique, la vente de biens immobiliers, les services hypothécaires et les services de développement.
A propos de Patrizia(i)
As leading partner for global real assets, we offer investors a broad variety of attractive investment opportunities underpinned by over 37 years of experience and rock-solid, up-to-the-minute research.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société