Dans notre dernière newsletter du 11 juillet, nous avons dressé un panorama plutôt positif, mais nuancé, de l’immobilier de bureau. Avec son Baromètre Utilisateurs, BNP Paribas Real Estate conforte ce jugement. Une précision : il s’agit des résultats d’une enquête menée auprès de 176 grands utilisateurs représentant des sociétés ayant un effectif moyen de 6.900 salariés.
Première remarque : 68 % des sociétés interrogées se déclarent insatisfaites de leur situation immobilière ; c’est mieux qu’en 2010, où ce pourcentage s’élevait à 73 %. Les motifs d’insatisfaction sont, par ordre d’importance, la surface occupée, la performance technique et le niveau de loyer. Détail intéressant : ce dernier motif d’insatisfaction apparaissait au deuxième rang l’an dernier. D’ailleurs, les grands utilisateurs ne plus que 24 % (contre 31 % en 2010) à estimer que leurs loyers sont au-dessus du marché ; en revanche, 57 % semblent estimer qu’ils paient le prix du marché. Les experts de BNP Paribas en concluent que « l’effet renégociation est donc clairement derrière nous ». Plus prudents, nous serions tentés de penser qu’il va simplement être moins fort qu’en 2010. Car on constate que, dans le cadre d’une renégociation, les utilisateurs s’attendent encore à des remises conséquentes, allant jusqu’à près de 14 mois pour un bail de 9 ans. Ils préfèrent s’engager pour une période plus longue s’il y a en contrepartie un abandon de loyer conséquent.
Autre constat : près de 60 % des utilisateurs interrogés déclarent penser à un déménagement, l’industrie et le secteur du conseil venant en tête. Trois motivations principales sont évoquées ; dans l’ordre, il s’agit de la volonté de rationaliser la politique immobilière, de satisfaire un besoin de regroupement et à hauteur de 18 % seulement, de réduire la surface. Chiffre de bon augure pour l’avenir : 35 % de ces grands utilisateurs anticipent une hausse de leurs effectifs cette année, alors qu’ils sont seulement 12 % à vouloir les réduire. Il est à noter que les derniers remous de la conjoncture n’ont qu’un effet limité : selon le sentiment général, la tendance serait à une sortie de crise progressive. Dans ces conditions, le tassement de la conjoncture intervenu après un premier trimestre très vigoureux ne change pas radicalement les perspectives.
Troisième point à relever : une minorité des grands utilisateurs occupe des locaux bénéficiant d’un label environnemental, mais les trois quarts d’entre eux pensent que leurs futurs locaux seront labellisés, HQE de préférence, ou BBC ou encore LEED. « Cet appétit des utilisateurs pour le vert est une tendance de fond, porteuse de mobilité pour le futur », estime Thierry Laroue-Pont, président de BNP Paribas Real Estate Transaction. Cette tendance sera favorable à ceux qui offriront des immeubles neufs et verts et à ceux qui auront su « verdir » des immeubles plus anciens.