A peine Chuc Hoang est-il sorti du bois que SMA BTP a annoncé sa volonté de surenchérir une nouvelle fois dans on offre sur la société d’investissement immobilier cotée. La Bourse semble ne pas vouloir se contenter d’une surenchère a minima. Franchira-t-on le plafond de verre de l’actif net réévalué de la SIIC ?
La mayonnaise a été un peu longue à prendre sur Tour Eiffel. Mais désormais la bourse veut croire à une succession surenchère sur le titre de cette foncière. Que de chemin parcouru depuis 18 mois. Les dirigeants fondateurs de la société ont eu beaucoup de mal à céder leur bloc de contrôle et n’ont trouvé pour preneur que Chuc Hoang un acteur marginal quand toutes les autres foncières de la place ont considéré que la consolidation du secteur des SIIC ne passait pas par cette opportunité. En outre cet acheteur s’est avéré fort remuant et activiste cherchant querelle aux anciens dirigeants et à Renaud Haberkorn à qui Mark Inch a cédé la présidence du directoire, parallèlement à la cession de l’essentiel de ses titres Tour Eiffel. Le management en place n’a dû son salut qu’à une OPA lancée à 48 euros par SMA BTP qui souffrait d’avoir été évincé du capital de Silic (absorbé par Icade) dont il était un actionnaire de long terme. Mais cette offre elle-même est fragilisée par le grignotage du capital de Tour Eiffel qu’il a poursuivi après le dépôt de l’OPA de SMA BTP pour détenir aujourd’hui 30,3 % du capital. A ce stade Chuc Hoang a été contraint de « sortir du bois » et de lancer lui-même une contre-offre à 55 euros, alors qu’entretemps SMA BTP avait relevé son offre d’initiale à 53 euros. Et voilà que mercredi soir SMA BTP indique qu’elle va à nouveau surenchérir. Le droit boursier exige que la surenchère soit minimum de 2 %. Cette nouvelle surenchère ne pourra donc pas se faire à moins de 56,10 euros. Le cours de Bourse Tour Eiffel s’est ajusté sur cette hypothèse dès l’ouverture du marché Jeudi 12 juin. Le titre a terminé la séance à 56,20 euros dans un marché nourri de près de 28000 pièces, alors qu’aucun des deux protagonistes ne peut plus officiellement acheter sur le marché à ce cours. C’est donc que la spéculation vise soit une surenchère supérieure à ce qu’exige la loi, soit que l’offre améliorée de SMA BTP ne sera pas la dernière… Franchira-t-on le plafond de verre de l’actif net réévalué de la SIIC ? Le prix proposé de 55 euros coupon attaché laissait encore apparaître une décote de 5 % sur l’actif net réévalué et de près de 15 % sur l’actif net de remplacement. Cependant Eurobail la société contrôlée par Chuc Hoang qui a lancé l’OPA pour son groupe semble avoir des moyens limités comme en témoigne la structuration de l’offre pour laquelle les banquiers traditionnels ne l’ont pas accompagné. Il a en effet fallu qu’Eurobail signe un accord d’investissement avec une société contrôlée par des fonds conseillés par Colony Capital LLC, prévoyant notamment la souscription de 163 M€ d’obligations émises par Eurobail (dont certaines sont remboursables en actions de la Société de la Tour Eiffel).
Parallèlement à ces rebondissements, l’AMF a informé le marché qu’elle alignerait la clôture de l’ensemble des offres concurrentes et la cour d’appel a une nouvelle fois débouté Chuc Hoang de sa demande de suspension de l’offre de SMA BTP qui lui aurait permis de prendre le contrôle de la STE par un coup de force lors de l’assemblée générale statuant sur les comptes 2013 (que la société a été autorisée par le tribunal de commerce à repousser de quelques mois).
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