Malgré l’atonie de la demande, la baisse des taux d’emprunt a permis d’éviter une baisse des prix de l’immobilier en 2012. L’ajustement du marché résidentiel français s’opère par le volume de transaction en net repli plutôt que par un recul marqué des prix.
Les grands réseaux d’agences immobilières se rejoignent pour constater une sensible baisse des transactions intervenue l’an dernier ? Le recul atteint près de 20 % en 2012 par rapport à 2011 qui avait vu s’échanger 805 000 biens et celui des dossiers de prêts immobiliers accordés par les banques chute de 33,1 %. Century21 fait état d’un repli des ventes de logements anciens de 16 %, tout comme chez Orpi, alors que chez Guy Hoquet, la baisse a été moins marquée (7%). L’attentisme du début de l’année marquée par le contexte électoral de l’élection du président de la République et les effets de la dégradation du marché de l’emploi n’ont pu être contenu par le formidable bol d’air qu’a apporté la baisse des taux d’intérêt consentis aux emprunteurs. Au mois de décembre le taux moyen est ressorti à 3,22 %. Les vendeurs tardent à acter du retournement du marché et campent souvent sur des prix trop élevés, ce qui bloque le marché. » il faudrait que les prix baissent de 5 à 10 % pour permettre une reprise de l’activité » pointe le réseau Century 21. De fait, l’exemple de la région Poitou-Charentes où la baisse des prix de 9,8 % au mètre carré a permis à l’activité de croître de 15,5%. A l’opposé, en Bretagne la résistance des prix (-1,1 %) va de pair avec un effondrement des transactions (- 28 %).
Par ailleurs, quand un marché s’étiole ce sont les meilleurs biens qui continuent à trouver preneurs, ceux dont le prix est le plus élevé ce qui vient fausser l’orientation moyenne du prix au mètre carré.
C’est l’ensemble du marché qui est affecté. Le marché du neuf enregistre un fort repli de près de 30 % selon la fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) qui constate une baisse sensible de l’accession à la propriété (près de 10 %) et un effondrement des ventes de biens destinés à la mise en location alors que les avantages du régime Scellier avaient été rabotés pour sa dernière année d’existence. Si les ménages les plus modestes peinent à acquérir leur logement, les transactions en immobilier de luxe sont également à la peine comme le relève le cabinet Barnes leader sur la ville de Neuilly-sur-Seine. Selon le groupe Barnes, les transactions de maisons dans cette localité ont baissé de 65 % en deux ans. Dans ce contexte très diffus de baisse des prix, selon les régions, le bilan de Century21 laisse apparaître deux exceptions, la région Paca qui connaît une hausse de 1,9 % des prix au mètre carré et Paris qui se distingue de l’ensemble de l’Ile-de-France (- 1,14 %) avec un prix moyen de 8 518 euros du mètre carré en hausse de 2,5 %.
pierrepapier.fr