Le cabinet de conseil a analysé les investissements des grandes SCPI françaises sur les 24 derniers mois. Elles sont de plus en plus présentes sur les marchés de la zone euro. Une analyse qui confirme les données IEIF sur le 1er semestre 2017. Pour Savills, cette tendance devrait conduire à une véritable internationalisation – y compris hors d’Europe – des portefeuilles des SCPI.
« Le resserrement du marché français a conduit la plupart des grandes SCPI à commencer à investir hors de France, la majorité d’entre elles se concentrant aujourd’hui sur des implantations en Europe continentale comme l’Allemagne et les Pays-Bas », écrit Savills dans sa dernière étude consacrée à l’investissement en Europe.
Triplement depuis 2012
L’analyse effectuée par le cabinet de conseil de l’activité des SCPI les plus importantes en termes de capitalisation sur les 24 derniers mois montre en effet que le volume global investi par ces fonds a triplé depuis 2012, et que la proportion de ce volume investi hors de France est passée de 14% à 36%. Savills rappelle notamment qu’en 2012, seules les SCPI d’Amundi et de BNP Paribas REIM France avaient investi à l’étranger. Des chiffres qui confirment les données publiées par l’IEIF attestant du doublement des investissements des SCPI hors France sur le 1er semestre 2017. Savills explique ce recentrage des stratégies d’acquisition par deux tendances observées ces dernières années : le succès exponentiel des SCPI auprès des investisseurs et la montée en puissance de l’immobilier de premier plan en France, induisant une pression à la baisse sur les rendements des bureaux « prime » français.
A la recherche d’actifs de qualité
Mais où investissent les SCPI françaises, s’interroge Savills ? « A l’étranger, les fonds français recherchent généralement des immeubles de qualité dans les principales classes d’actifs aux fondamentaux solides. Les SCPI ne peuvent pas concourir pour les immeubles « trophées », mais elles ne cherchent pas non plus à prendre des risques, en particulier sur de nouveaux marchés. Un bon exemple récent en est l’acquisition par La Française d’un immeuble de bureaux de 3 475 m² dans le quartier central d’affaires de Dublin pour 45 millions d’euros », constate ainsi Tristam Larder, Head of Savills European Cross Border Investment Team. Le cabinet de conseil estime également qu’avec « la compression rapide des rendements de référence sur les meilleurs marchés de bureaux en Europe continentale, les rendements offerts commenceront à diminuer pour leurs investisseurs, ce qui les amènera à chercher plus loin ».
Mondialisation à venir
Pour Savills, seuls le Royaume-Uni et l’Espagne restent relativement attractifs en termes de rendement en Europe. Constatant que les SCPI sont aujourd’hui quasiment inactives hors du Vieux Continent, il estime néanmoins qu’elles seront conduites à investir dans d’autres pays car « les produits conséquents de premier plan disponibles sur les grands marchés métropolitains britanniques, canadiens et américains pourraient être trop intéressants pour être ignorés ». Le cabinet de conseil s’attend à ce que le rythme d’investissement dans les SCPI s’oriente à d’un moment à un autre à la baisse (en raison de la baisse de leur rémunération et de la remontée de placements alternatifs, comme la Bourse), mais pas à court terme. Il estime enfin que ces fonds immobiliers s’intéresseront de plus en plus à d’autres secteurs que celui des bureaux, car « les rendements des centres commerciaux et des immeubles logistiques sont généralement plus élevés que ceux des bureaux ».
A propos de Savills(i)
Leader mondial du conseil et des services immobiliers sur son marché d’origine, le Royaume-Uni, Savills a été fondé en 1855. Coté à la bourse de Londres, il dispose d’un réseau de plus de 30 000 collaborateurs dans 60 pays. Le Groupe a racheté Studley Inc. en 2014.
(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société