Urban Premium et Intergestion ont levé en 2012 plus de 60 millions d’euros, dont l’essentiel sur leurs SCPI Malraux et de déficit foncier. Un marché qui valorise leur maîtrise du sourcing immobilier.
Les sociétés de gestion de SCPI Urban Premium et Intergestion ont toutes deux signé un bel exercice 2012. La première a doublé de taille avec une collecte de 30 millions d’euros, la seconde a doublé sa collecte, à 35 millions d’euros , et porté la capitalisation de ses SCPI à plus de 200 millions d’euros.
Le cocktail gagnant de ces acteurs entièrement dédiés aux immeubles résidentiels et ponctuellement au commerce de centre-ville repose sur trois éléments : les SCPI Scellier, les SCPI Malraux et les SCPI de déficit foncier.
Dans la catégorie relevant du régime du Scellier qui a connu en 2012 sa dernière année de souscription après avoir vu l’avantage fiscal de ces dernières raboté à 13 % du montant versé par les épargnants, les deux sociétés de gestion font presque jeu égal avec une collecte de 5 a 6 millions d’euros. Pour le régime Malraux qui a trouvé l’an dernier ses marques à l’issue de la réforme instituant une économie d’impôt que s’est substitué en 2009 à une réduction de l’assiette de revenus imposables, c’est Intergestion qui prend la première place en levant l’an dernier près de 20 millions d’euros, alors que sa concurrente doit se contenter de 8,5 millions. Ces deux acteurs sont donc parvenus à collecter 27,5 millions en 2012, un montant à comparer aux 34 millions qu’avaient attirés l’ensemble des SCPI Malraux en 2011. Cette année-là Intergestion n’avait levé que 7,4 millions et Urban 2,9 millions. Les SCPI Malraux ont bénéficié du moindre intérêt des SCPI Scellier, une faible part des souscripteurs déçus par la moindre carotte fiscale des SCPI Scellier (qui avaient collectées 624 millions d’euros en 2011) a provoqué une nette progression des souscriptions en Malraux.
« Le report du Scellier vers le régime de déficit foncier est beaucoup moins évident » analyse Franck Temim, président d’Urban Premium qui a confirmé l’an dernier son leadership sur ce marché. L’augmentation de capital de 25 millions d’euros de sa SCPI Urban Pierre a été intégralement souscrite à la clôture le 26 décembre dernier, dont 16,5 millions en 2012, laissant à son grand dam plus 6 millions de demandes de souscriptions sans réponse. Cette demande latente d’une bonne part des deux millions de contribuables français assujettis au paiement de l’impôt sur leurs revenus fonciers qui rapporte 21 milliards d’euros a trouvé dans les SCPI de déficit foncier un outil de traitement patrimonial adapté. Ce compartiment paraît promis à un bel avenir depuis que les sociétés de gestion de SCPI ont commencé à apporter une réponse adéquate. En 2013, Urban Premium et Avenir finance qui se partageaient ce segment vont devoir compter avec l’entrée en piste d’Intergestion qui lance actuellement une augmentation de capital de 5 millions d’euros avec sa SCPI de déficit foncier Grand Paris Pierre qui a déjà réuni en 2012 800 000 euros de ses associés fondateurs. De son coté Urban Premium s’apprête a lancer une nouvelle SCPI de déficit foncier, Urban Pierre 2, en cours d’agrément avec une augmentation de capital de 40 millions d’euros.
Malraux et Déficit foncier présentent l’atout du centre-ville auquel est associé une image de valeur refuge particulièrement solide, autant qu’elle revêt un caractère presque affectif pour les investisseurs met en avant Franck Temim, au moment où les grands de la distribution retrouvent les atouts des artères commerçantes intra-muros. Urban Valeur et Intergestion savent qu’ils rencontreront peu de concurrent sur le créneau de la rénovation en centre-ville car il suppose une maîtrise du sourcing immobilier dont ne disposent pas forcément les grands groupes bancaires. Chez Intergestion, Gilbert Rodriguez, son président, met cependant en garde sur les limites de ce marché qui ne saurait dépasser 200 millions d’euros par an, au risque de provoquer une inflation à même de remettre en cause des investissements réalisés sur la base d’un rendement de 3 à 3,50 %. Franck Temim de son côté rappelle que le bâti ancien ne pèse pas plus de 7 % du parc immobilier français.
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