Après la promotion immobilière, le crowdfunding immobilier peut désormais financer des opérations d’investissement locatif. La plateforme Homunity est la 1ère à se lancer sur ce créneau. Depuis 2012, le financement participatif version promotion immobilière a collecté plus de 300 M€.
A l’issue d’une longue phase de négociation, l’AMF (Autoritédes marchés financiers) vient finalement d’autoriser le financement participatif pour l’immobilier locatif, dit buildinvesting. Les deux premiers agréments autorisant les plateformes de crowdfunding à exercer cette nouvelle activité ont été délivrés en août et octobre dernier. Homunity, plateforme lancée en 2016, et créditée de 20,8 M€ collectés – et de 67 projets lancés – par l’agrégateur de projets crowdfunding immobilier HelloCrowdfunding, est la première à commercialiser cette nouvelle offre.
Un succès bâti sur le financement de la promotion immobilière
Le succès patent du crowdfunding immobilier en France (plus de 300 M€ collectés depuis 2012, un taux de rendement de 9,8% depuis l’origine, selon HelloCrowdfunding) repose sur le financement d’opérations de promotion immobilière. Les sommes réunies par la plateforme sont alors, pour l’essentiel, prêtées à un promoteur – via une structure ad hoc – pour l’aider à boucler son programme de commercialisation de nouveaux immeubles. Lorsque le projet est achevé, les investisseurs récupèrent leurs mises, assorties du rendement espéré. La durée d’immobilisation des fonds est de ce fait assez courte (20 mois en moyenne), et les conditions de sortie parfaitement balisées (sauf, évidemment, en cas d’échec du projet).
Financer de l’immobilier locatif
Rien de tel avec le financement de l’immobilier locatif. Il s’agit en effet d’un véritable investissement, puisque la plateforme de crowdfunding va dans ce cas acquérir un bien immobilier (a priori, le plus souvent, à usage d’habitation) et le mettre en location. Chacun des « co-investisseurs » réunis par la plateforme est rémunéré grâce aux loyers générés, la plateforme s’occupant des aspects administratifs. Les risques associés à ce type d’opération sont alors en réalité les mêmes que ceux d’un investissement locatif direct, ou via un véhicule collectif type SCPI : risques de vacance, d’impayés, de travaux non prévus et… incertitudes sur la valeur de revente du bien.
Agrément spécifique
On comprend donc pourquoi l’AMF exige un agrément spécifique pour pratiquer ce type d’opérations. Homunity, qui a obtenu ce statut de « CIP élargi » en octobre, propose désormais une offre qualifiée d’« accessible » – 5 000 € par investisseur -, sous forme de parts de SAS. Un premier projet sera prochainement en ligne sur le site de la plateforme. Il s’agit, selon notre confrère Les Echos, d’un immeuble d’habitation situé au centre-ville de Lille, « quasiment entièrement loué », et d’une valeur d’achat globale de 500 000 €. D’autres projets devraient suivre, à Nantes et à Lyon. Une taille d’opération qui se situe dans le bas de la fourchette de celles réalisées par les SCPI spécialisées sur le secteur du logement, sans pour autant être totalement en dehors de leur champ d’intervention. Il sera intéressant de voir si des offres de crowdfunding en immobilier locatif dédiées à l’immobilier d’entreprise (bureaux, commerces…) apparaissent prochainement. Car, sur ce créneau, le risque de concurrence avec les SCPI, qui s’intéressent à des actifs de valeur unitaire plus élevée, serait a priori beaucoup plus faible…
Frédéric Tixier
A propos de Homunity(i)
Homunity est une plateforme de crowdfunding immobilier. Elle propose à des particuliers d’investir dans des projets immobiliers dès 1 000€, et ce 100% en ligne. Leader dans son secteur, les investissements durent généralement entre 12 et 24 mois, et le rendement attendu est compris entre 8 et 10%.
(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société