L’association professionnelle regroupant les gestionnaires immobiliers de SCPI et d’OPCI a voulu mettre en avant le potentiel de développement pour ces fonds crées par la directive AIFM.
Trop souvent les associés des SCPI ne veulent voir dans la transposition de la directive AIFM en droit français que l’impact du coût du dépositaire externe imposés aux fonds d’investissement alternatifs et l’amputation que cela suppose sur les revenus de son placement. Le point de vue des professionnels est assez différent.
Lors du colloque annuel de l’ASPIM, les responsables des sociétés de gestion de SCPI et d’OPCI se sont attachés à mettre en avant la nécessité du nouveau cadre réglementaire et le potentiel qu’il ouvre pour l’industrie de la gestion immobilière pour compte de tiers.
Nicolas Simon, d’abord, directeur général d’Amundi Immobilier a pointé le contexte de la sortie d’une crise de confiance majeure pendant laquelle des abus ont été commis. Pour lui, « la défiance des investisseurs est pire que la crise des marchés financiers ». Et si la collecte des SCPI captant chaque année près de 3 milliards d’euros de collecte a échappé aux difficultés de gestion collective françaises qui a signé en 2013 une nouvelle année de collecte nette, ces dernières ne sauraient s’affranchir durablement de la nécessité de retrouver la confiance durable des épargnants.
Pour cela, AIFM contraindra les acteurs de la gestion à mieux exposer le profil de risque des produits proposés au public se réjouit Serge Bataillie, directeur général de NAMI AEW Europe SGP.
En cela, AIFM s’inscrit dans un mouvement de sécurisation des produits de retraite allant de pair avec davantage de transparence analyse Jacqueline Faisant, Présidente du directoire de BNP Paribas REIM France.
Et d’insister sur la nécessité pour les sociétés de gestion de toujours mieux maîtriser les risques des produits qu’elles créent. Mais il ne s’agît pas seulement de conforter la sécurité des SCPI existantes ! Marc Bertrand, directeur général de La Française REM a exposé les limites du marché de l’immobilier tertiaire français et la nécessité de pouvoir investir en dehors de quelques métropoles régionales de l’Hexagone. Pour lui, le nouveau cadre banalisant les SCPI et les OPCI permettra tout à la fois leur expansion à l’international parallèlement au développement facilité de leur commercialisation dans la zone Euro.
Pour comprendre les conséquences heureuses d’AIFM, Maître Frédéric Nouel a incité l’auditoire à regarder vers les Sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) en Bourse : leurs acquisitions de patrimoine immobilier en dehors des frontières leur a permis de mieux lisser les cycles de leur marché domestique. Toutefois, le juriste estime que l’harmonisation européenne n’est pas encore arrivée à son terme. Après avoir imposé aux sociétés de gestion des normes européennes, il faut maintenant mettre en œuvre une directive « produits ».
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