L’information est davantage présentée comme une sanction pour EDF – qui quittera le CAC 40 le 21 décembre prochain – que comme une réussite pour Klépierre – qui le remplacera à cette même date dans l’indice parisien. La foncière, qui se situait hier en 31e position en termes de capitalisation boursière, a pourtant été préférée à d’autres candidats prestigieux, tel qu’Hermès ou Atos.
C’est une nouvelle victoire pour le secteur foncier en Bourse. La décision prise lundi 7 décembre par le Conseil scientifique des indices d’Euronext d’intégrer, en lieu et place d’un EDF vacillant, Klépierre au sein de l’indice phare de la Bourse de Paris, donne encore plus de visibilité à l’immobilier coté.
Une sanction pour EDF – Elle sonne aussi effectivement comme une sanction pour EDF qui, dix ans après son introduction en Bourse, paye aujourd’hui la chute de son titre – d’environ 42 % depuis le début de l’année –, mais également une insuffisance de flottant (84,5 % du capital étant entre les mains de l’Etat). En dépit d’une capitalisation boursière encore importante (près de 28 Md€ avant l’annonce, soit la 21e position au sein de l’indice), le producteur et distributeur d’électricité ne pesait plus grand chose en termes de pondération – à peine 0,5 % de l’indice – avant son éviction.
Plusieurs candidats – Comme le souligne une étude de broker, publiée quelques jours avant l’annonce, seule l’absence d’un remplaçant digne de ce nom aurait pu éviter ou retarder la sortie d’EDF de l’indice. Hélas pour l’électricien, les candidats potentiels et sérieux ne manquaient pas. Si Klépierre faisait déjà figure de favori lors du précédent remaniement de l’indice, d’autres noms circulaient récemment, comme Atos ou Hermès. Si la foncière l’a finalement emporté, c’est que le principal obstacle à sa nomination avait été levé il y a quelques semaines : l’annonce de la vente par BNP Paribas des 6,5 % qu’il détenait encore dans Klépierre. Comme l’écrivait alors Invest Securities, cette cession n’avait qu’une portée symbolique – le contrôle de Klépierre ayant déjà été cédé, en mars 2012, à l’américain Simon. Natixis ajoutait de son côté que cette opération avait le mérite d’augmenter significativement la liquidité et le flottant de Klépierre, ce dernier passant, selon ses calculs, « de moins de 60 % à un peu plus de 66% ».
Cash-flow net courant de 2,15 € par action – La foncière, qui se situait hier, avec 13,2 Md€, en 31e position en termes de capitalisation boursière, avait fait état fin octobre d’un chiffre d’affaires en hausse de 40,9 % sur les neuf premiers mois de l’année. Elle confirmait également son objectif de cash-flow net courant par action de 2,15 € pour 2015, en dépit du rachat du Néerlandais Corio effectué l’an dernier. Ce rapprochement, selon Klépierre, devait au contraire permettre des synergies plus importantes et surtout plus rapides que prévues, sensibles dès 2016…
L’annonce de l’intégration au CAC 40 s’est traduite positivement sur le titre Klépierre, ainsi que sur celui d’Unibail-Rodamco, l’une des rares valeurs de l’indice dans le vert en milieu de matinée ce mardi 8 décembre.