Pierre Papier – Les loyers, dans l’immobilier d’entreprise, ont-ils trop -ou pas assez- progressé ces dernières années ?
Jean-Christophe Antoine – Tout d’abord il faut bien se rendre compte que l’immobilier d’entreprise comme l’immobilier de logement répond à des besoins. Vous avez un besoin de se loger, de loger des entreprises ou de loger des particuliers. Donc le besoin est réel, et effectivement il n’est pas déconnecté de l’économie réelle. Il y a effectivement un marché, avec une offre et une demande. Mais il faut faire attention, le besoin des entreprises n’est pas homogène. Il y a les grandes entreprises qui voudront avoir des locaux vertueux, qui respecteront toutes les normes environnementales, et qui accepteront des loyers très chers. Donc, oui les loyers ont augmenté, mais les loyers ont augmenté par rapport à un équilibre entre l’offre et la demande. Aujourd’hui, les taux de vacance dans tous les marchés immobiliers de France se sont réduits, ce qui prouve que la demande est bien là, face à une offre qui s’est réduite. J’ajoute que la nature même du marché est globalement saine au niveau de la formation de son revenu, puisque ce sont les locataires qui forment le revenu, et que ces locataires sont dans des situations économiques qui sont viables, et qu’ils sont donc dans la possibilité de payer des loyers un peu plus élevés par rapport à leurs embauches et au besoin de mettre les salariés dans des conditions de travail qui soient favorables. Il y a aussi un besoin de renouvellement du marché de l’immobilier d’entreprise pour faire face à l’obsolescence et à de nouveaux besoins, notamment les modes de travail. Et l’augmentation des loyers répond donc à l’évolution des marges des entreprises et répond à l’évolution des besoins des entreprises
Pierre Papier – Peut-on dire que l’immobilier d’entreprise est trop cher aujourd’hui ?
Jean-Christophe Antoine – A ce stade, on ne peut donc pas dire que les prix de l’immobilier en France soient trop chers, on peut d’ailleurs les comparer à d’autres marchés dans des villes étrangères. Après, il y a un deuxième versant, c’est l’afflux de liquidités sur ce marché, et la multiplication de nouveaux acteurs qui rentrent sur ce marché, ce qui effectivement induit une concurrence beaucoup plus aigüe entre les différents intervenants, et font augmenter les prix ou font baisser les taux de rendement. La prime de risque de l’immobilier n’a jamais été aussi élevée aujourd’hui que sur une période historique longue, avec des taux d’intérêt qui sont trop faibles. Et si vous comparez l’immobilier à d’autres produits, l’immobilier est effectivement le mieux rémunéré, et la prime de risque est très élevée. Il faut prendre conscience d’un possible ralentissement des prix, et c’est tout l’enjeu des acteurs de l’immobilier de gérer, aujourd’hui, leur immobilier en termes de pérennité et sur le long terme.
Propos recueillis par Pierre Papier
A propos de Voisin(i)
Créateur et gérant de produits collectifs immobiliers (SCPI-OPCI) depuis 1968, Voisin opère sur l’ensemble du marché français depuis Paris et Dijon. En tant que filiale de Foncière Atland, société d’investissement immobilier cotée (SIIC) spécialisée en immobilier d’entreprise, Voisin fait partie du Groupe Atland, un acteur global et indépendant de l’immobilier.
(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société
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