Le tir groupé des annonces faîte en marge de la publication des trimestriels de Gecina, Silic et Terreis vient confirmer que dans une conjoncture économique et immobilière toujours difficile, les Sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) tirent leur épingle du jeu.
Dans un marché difficile marqué par une hausse globale des taux de vacance des patrimoines immobiliers, certaines foncières font mieux que le marché. Très actives sur le terrain des arbitrages et de la gestion de leur bilan, particulièrement de leur passif, mais aussi sur le front des investissements, elles parviennent à améliorer leur profil qualitatif et leurs performances financières.
Pour Gecina la progression de 1,1 % de son résultat net récurrent sur les 9 premiers mois de l’année lui permet de relever sa prévision de résultat pour l’ensemble de 2013 que la société attend maintenant en légère progression grâce à l’effet de la baisse des frais financiers. La SIIC a également fait le point sur son programme de cession : la foncière a sécurisé 834 millions d’euros de cessions, dont 718 millions de ventes actées à la fin septembre.
A fin septembre, son résultat récurrent net s’élève à 248,5 millions d’euros, contre 243,4 millions un an plus tôt. On voit que la perte des loyers engendrés par les cessions a été compensée par les nouveaux loyers provenant des investissements et la baisse des frais financiers. En net, ceux-ci reculent de 10,8% sur un an, grâce essentiellement au désendettement à hauteur de 600 millions d’euros qui a accompagné le programme de cession du groupe. Au-delà de ce programme, le marché attend de voir à quel prix – record ! – pourrait être cédé le centre commercial de Beaugrenelle qui a ouvert hier.
Mardi, ces nouvelles rassuraient les investisseurs qui faisaient avancer son cours de Bourse de 0,53 %, à 99,22 euros. Le titre reste porté par les spéculations sur la recomposition de son actionnariat et s’adjuge 16,9 % depuis le début de l’année, quoique les candidats au rachat de la participation de l’Espagnol Metrovacesa ne semblent pas prêts à payer une prime, bien au contraire…
Au contraire, point spéculation sur le titre Silic, après qu’Icade ait lancé le processus de fusion-absorption de sa filiale à 93 %. Ce qui n’a pas empêché l’action Silic de s’apprécier de 1,75 %, à 58,98 euros à l’issue de la publication de son chiffre d’affaires sur 9 mois.
Les loyers bruts du spécialiste des parcs d’activités tertiaires enregistrent une hausse de 2,2 % de ses loyers à 140,5 millions d’euros. Soit légèrement moins que les attentes du marché. Mais derrière la faible croissance organique des loyers (0,5%), les investisseurs ont apprécié l’annonce des investissements de 75,3 millions d’euros sur des projets pré-commercialisés à 82% livrables en 2014 et 2015 (à St-Denis, Orly-Rungis et Colombes). De même le refinancement de 495 millions d’euros de dettes arrivant à échéance en 2014 à un taux sensiblement inférieur ainsi que le débouclement du contrat d’échange de taux (swap) permettra des économies substantielles de frais financiers.
Enfin, la croissance est au-rendez-vous chez Terreïs qui a vu ses revenus locatifs des neufs premiers mois de 2013 progresser de 7 %, à 46 millions d’euros. La croissance organique de la société foncière s’établit à 5,3% (deux tiers de cette croissance correspond à l’indexation des loyers et un tiers à la renégociation des baux). Le groupe fait part de la cession d’actifs de province et résidentiels pour 45,5 millions d’euros au cours des neuf premiers mois. La montée en puissance de cette foncière fondée par l’ancien président de Foncia lui permettra de relever son dividende cette année. Sans attendre la fin de l’exercice Terreïs versera, le 15 novembre prochain, un acompte sur dividende de 0,32 euro par action, en hausse de 6,7% par rapport à l’acompte versé en novembre 2012.
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