La foncière spécialisée dans l’externalisation de murs d’exploitation veut lever 200 millions d’euros auprès de ses actionnaires dont les trois quarts du capital ont déjà donné leur accord. Après le désendettement, voici revenir le temps de la croissance pour les SIIC.
Foncière des Murs, la filiale à 28,3 % de la Foncière des Régions, a annoncé hier une prochaine augmentation de capital de 200 millions d’euros, sous réserve des conditions de marché. Avec cet argent frais, la foncière spécialisée dans l’externalisation de murs d’exploitation dans l’hôtellerie (68% du patrimoine), la santé (11%), la restauration et les loisirs désire retrouver des marges de manœuvre pour croître. Elle a déjà eu connaissance d’intentions de souscription à hauteur de plus de 75% de l’augmentation de capital. Ce qui est facilité par la structure de son actionnariat qui compte en sus de FDR deux institutionnels avec Generali à la tête de 20,6% et Predica qui en détient 17,3 %. Et cette augmentation de capital est rendue possible par l’évolution du cours de Bourse de Foncière des Murs dont le cours se rapprochait de la valeur d’actif net réévaluée de liquidation un peu supérieur à 23 euros, quoi que le titre ait été chahuté à l’annonce de l’opération. Il a abandonné jeudi 9 octobre près de 4 % pour revenir à 21,51 euros dans marché actif de 6 700 pièces. Un actionnariat institutionnel et un cours proche de l’ANR semblent rendre les conditions possibles pour un retour des augmentations de capital des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) dont les décotes qui se résorbent progressivement entravaient les appels au marché. De fait, lors des deux dernières années on n’a seulement vu une petite augmentation de capital chez Paref et la recapitalisation d’Eurosic à qui son nouvel actionnaire de référence Batipart entendait donner une nouvelle dimension juste après en avoir pris le contrôle.
Cette augmentation de capital consacre donc un tournant dans l’histoire des SIIC créées en 2003. Comme ses pairs, Foncière des Murs a consacré ses efforts au cours de ces dernières années à gérer son passif, autrement dit à se désendetter. Elle bénéficie aujourd’hui d’un bon équilibre. Si sa dette représente encore 44,9 % de son patrimoine valorisé à 2,97 milliards d’euros, le taux de couverture des intérêts par le résultat avant frais financier et provisions (EBiTDA) qui s’inscrit à 3,2 fois apparaît bien maîtrisé. Mais pour reprendre le chemin de la croissance sans dégrader ses ratios, il lui fallait des munitions pour mettre en œuvre les opportunités des partenariats que la foncière a noué avec plusieurs institutionnels. La Bourse a sans doute été un peu rapide à sanctionner cet appel au marché sans connaître les conditions exactes de celui-ci.
Avec un multiple de résultat net récurrent ex‐coupon inférieur à 11 fois pour un rendement locatif implicite de 6,8%, un rendement du dividende de 7,3% selon les calculs d’Invest Securities sur la base d’un cours de 22,11 euros, Foncière des Murs dispose de réels atouts.
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